Actualités 8 mai 2017

Imagerie satellitaire en agriculture

L’utilisation des images satellites connaît une forte progression chez les producteurs du Québec. Cela n’a rien de surprenant, puisque l’imagerie satellitaire est supérieure aux drones à plus d’un égard.

Les satellites ont l’avantage d’offrir une fréquence de passage élevée, votre exploitation étant « photographiée » à intervalles réguliers, souvent tous les jours. De plus, les zones couvertes sont immenses, ce qui vous permet d’avoir un coup d’œil rapide sur l’ensemble de vos champs, et ce, peu importe la taille de votre exploitation ou la distance qui sépare vos sites.

Un autre point fort des images satellites est leur grande validité scientifique, grâce aux données préalablement corrigées. L’avantage des images corrigées est que les ajustements selon l’angle de capture du satellite, l’heure de la prise de l’image et la luminosité du soleil ont été effectués par des professionnels. Les données peuvent donc être utilisées avec confiance et les résultats comparés entre eux, une opération plus complexe lorsque les informations proviennent d’un drone.

Remonter le temps

Mais l’un des aspects les plus intéressants de l’imagerie satellitaire est sa capacité à remonter le temps. Toutes les images captées de l’espace depuis les 30 dernières années sont archivées et accessibles à un coût beaucoup plus faible que celles de la saison en cours. Ainsi, de nombreux semenciers donnent accès à un tel historique satellite des exploitations; une bonne stratégie pour vous permettre d’améliorer la connaissance de vos champs ou de ceux que vous louez.

Par ailleurs, les producteurs ne devraient pas non plus négliger l’utilisation de Google Earth Pro, puisque cet outil est gratuit et très efficace. Il donne accès à des images satellites de votre exploitation s’échelonnant sur plusieurs années. Même si vous n’avez pas accès aux données brutes, vous pouvez quand même faire l’analyse visuelle de vos champs. Pour l’année 2015, vous aurez accès à une image du début septembre d’une résolution plus que raisonnable. Vous serez en mesure d’observer le degré d’uniformité de la coloration de vos champs, un indicateur des variations du rendement.

Toutefois, un élément limitant de l’imagerie satellitaire est la taille de son pixel. Pour les usages non militaires, on peut s’attendre à une résolution maximale de 50 cm, ce qui est parfait pour faire des analyses de vigueur végétative (NDVI). La résolution est toutefois insuffisante pour effectuer certains calculs tels que le décompte des plants de maïs qui ont levé.

De plus, pour un producteur seul, commander une nouvelle image satellite afin de préparer des cartes de fertilisation à taux variable coûterait des milliers de dollars et la surface couverte serait de plusieurs centaines de kilomètres carrés. Les images satellites s’adressent plutôt aux associations de producteurs ou aux semenciers qui peuvent diviser le coût d’acquisition entre leurs clients se trouvant dans la zone couverte. Avec environ 10 images satellites NDVI prises en cours de saison, l’outil R7 de WinField, distribué par les Agrocentres, est particulièrement intéressant pour les cultures de maïs et de blé. Le producteur reçoit les données satellites traitées qu’il visualise sur son téléphone. Il peut ensuite faire son dépistage plus rapidement puisque les secteurs problématiques sont déjà identifiés.

Malgré quelques faiblesses, il est évident que l’imagerie satellitaire est une source d’information d’une grande valeur pour les producteurs agricoles qui désirent prendre des décisions éclairées. Informez-vous auprès de votre conseiller technique au sujet de ces services qui vous permettront d’améliorer la performance de votre exploitation.