Actualités 18 décembre 2017

Professeur de machinerie

Depuis trois ans, Alexandre Bakaras enseigne à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe dans le programme Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA).

« J’ai étudié ici en 2002, se souvient-il. Par la suite, j’ai travaillé à gauche et à droite, mais ma carrière principale a été chez un concessionnaire de machinerie agricole. J’étais le gérant du service après-vente. C’est là que j’ai beaucoup appris. Après quelques années, je me suis mis à me questionner sur mon cheminement professionnel. Plusieurs me disaient que j’aurais dû devenir professeur, et ça me tentait, alors je suis venu ici et j’ai cogné à la porte. Et ç’a marché! »

Au départ, Alexandre Bakaras n’avait été engagé qu’à temps partiel, ce qui lui permettait de poursuivre son travail chez le concessionnaire. « Mais deux ou trois semaines après le début de la session, un enseignant de machinerie a quitté son emploi, explique Alexandre. Et si je voulais le poste, c’est à ce moment que je devais le prendre. C’était plus rapide que prévu, mais j’ai foncé et je ne l’ai jamais regretté. »

Le professeur de machinerie a le mandat d’inculquer à ses étudiants un esprit critique par rapport à leurs futurs achats. « En sortant d’ici, ils doivent être capables de justifier le choix d’utiliser un engin plutôt qu’un autre », explique Alexandre Barakas. Pour ce faire, ils survolent toutes les catégories de machines qui existent, mais surtout, ils les testent sur le terrain.

« À l’ITA, nous avons la chance de travailler avec à peu près tous les concessionnaires de la région, indique Alexandre. Nous collaborons avec eux pour avoir accès à de la machinerie qui nous est prêtée, ce qui nous permet d’offrir un enseignement pratique à ceux qui passent par ici. C’est beaucoup plus facile d’expliquer ce qu’est un calcul de perte en le montrant directement sur la terre qu’en faisant une démonstration théorique en classe. » Les étudiants doivent également développer certaines compétences de conduite, ce qui se fait, évidemment, derrière un volant.

L’amour de l’enseignement

Alexandre Bakaras ne s’en cache pas : il adore transmettre son savoir. « Ce que je préfère, c’est la relation qu’on a avec les étudiants, dit-il. J’ai la chance d’enseigner sur les trois années du programme, alors je les vois cheminer avec nous. Je les connais tous personnellement; ça devient presque comme une grande famille. » C’est aussi un métier où l’on ne manque pas de défis. Le premier est la formation continue. « La technologie évolue tellement vite qu’on n’a pas le choix de se tenir à jour, dit Alexandre. Il faut faire des lectures, suivre des cours, visiter les événements où les concessionnaires sont présents. »

La relève en agriculture se diversifie et les groupes ne sont pas toujours homogènes. « Il y a des étudiants qui ont grandi toute leur vie dans une ferme, mais d’autres qui n’ont aucun bagage, illustre Alexandre. Or, il ne faut jamais niveler par le bas. Les compétences qui doivent être acquises à la fin du programme sont les mêmes pour tous, peu importe d’où ils viennent. Ça demande donc une capacité d’adaptation en fonction de ceux qui se trouvent devant nous. »

En plus d’être en mesure d’ajuster son enseignement en fonction de la clientèle ou de la machinerie disponible, le professeur doit être un bon communicateur et savoir faire preuve d’écoute. Comprendre sa classe et ses besoins peut faire toute la différence.