Actualités 8 février 2018

Le coeur à l’ouvrage : Représentant en production végétale

Si vous le rencontrez, ne dites pas à Jean-François Lemoine qu’il est un vendeur.

« Je ne perçois pas mon métier comme cela, explique celui qui travaille dans le domaine depuis 12 ans. Je suis un conseiller sur tout ce qui concerne l’aspect végétal de l’agriculture. Comme je ne peux pas faire payer mes services de conseil, c’est sur la vente des produits que je fais mon salaire. »

Agronome de formation, Jean-François se déplace chez les agriculteurs pour comprendre leurs besoins et les aider à prendre les meilleures décisions pour améliorer leur production et rendre leur exploitation plus efficace. « Aujourd’hui, avec l’agriculture de précision, on peut vraiment identifier très clairement quels sont les engrais et les semences les plus profitables pour chaque cultivateur », explique-t-il.

Le représentant en production agricole s’intéresse à la ferme dans sa verticalité. Aux clients qui ont des troupeaux, il donnera des conseils sur la gestion du phosphore et les céréales les plus avantageuses, selon la qualité de leur terre, pour nourrir leurs bêtes. Pour ceux qui ne font que de la culture, il s’assurera de choisir les bons fertilisants et de les étendre de façon méthodique afin de maximiser leur efficacité tout en diminuant les coûts d’épandage et les impacts écologiques. 

Pour y arriver, Jean-François Lemoine s’est doté d’un allié de (petite) taille : un drone. « Depuis que je l’ai, deux de mes clients s’en sont procuré un! C’est vraiment pratique de voir le champ de haut. On trouve facilement les zones de carence et on peut ainsi évaluer le rendement de certains produits. » Il n’hésite pas, non plus, à avoir recours à des cartes satellites pour sensiblement les mêmes raisons.
Cet aspect très rigoureux de la profession oblige les représentants en production végétale à demeurer à jour. Plusieurs détails techniques pour chaque semence peuvent faire la différence pour un cultivateur. Outre les guides de semis, certaines applications permettent d’obtenir les informations importantes. « On participe à beaucoup de formations pendant tout l’hiver », explique-t-il.

Mais au-delà des connaissances, c’est aussi et surtout les relations humaines qui sont au cœur du métier. « Notre plus grand défi, c’est de prouver notre pertinence à un agriculteur qui ne nous a jamais rencontrés, indique Jean-François. C’est de lui faire comprendre que ce qu’on cherche, c’est une entente gagnant–gagnant. Oui, je veux faire de l’argent, mais je souhaite également que lui en fasse. Habituellement, une fois qu’il a essayé nos services, il revient les années suivantes. » Plusieurs nouveaux clients de Jean-François viennent de recommandations provenant de ceux avec qui il fait déjà affaire.

Malheureusement, cette profession a une mauvaise image. « Plusieurs nous voient comme des pollueurs qui cherchent à vendre le plus d’engrais possible pour faire un maximum de profit, alors que ce que l’on fait, c’est exactement le contraire! Mais cette perception est tellement ancrée dans la tête des gens qu’il est même difficile de recruter des finissants. »

Pourtant, avec les normes environnementales de plus en plus sévères, l’étalement urbain qui réduit les terres agricoles disponibles et la croissance continue de la population, Jean-François Lemoine demeure convaincu que les bons représentants en production végétale font partie de la solution.