Actualités 21 septembre 2016

Fieldman

Anthony Vernheres travaille dans le domaine agricole en France lorsqu’il fait la rencontre d’un confrère fraîchement débarqué du Québec. L’homme lui parle d’occasions alléchantes chez Bonduelle Amérique. Sept mois plus tard, Anthony est dans l’avion, prêt à se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle : devenir fieldman.

Anthony effectue cette année sa troisième récolte de pois et de haricots comme fieldman, le septième actuellement en poste chez Bonduelle. Dans l’industrie des fruits et légumes de transformation, les fieldmen sont les techniciens ou les agronomes — il semble qu’on préfère embaucher ces derniers — responsables d’établir le lien entre l’usine de transformation et le producteur. Dans son secteur, qui s’étend de la rivière Richelieu à l’Ontario, Anthony approvisionne principalement les usines de Bedford et de Sainte-Martine en pois et en haricots, tant bio que conventionnels, provenant des producteurs qu’il engage pour la saison.

Constance et coordination

Le métier est d’abord et avant tout axé sur la gestion, puisque l’objectif premier du fieldman est d’assurer l’approvisionnement permanent des usines de Bonduelle, qui fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Concrètement, le directeur agricole de l’usine fait part à Anthony de ses besoins en volumes de légumes pour la saison à venir, et le rôle du fieldman est de réaliser la commande. Il a donc la responsabilité d’engager des producteurs, d’échelonner dans le temps les semis des différentes variétés parmi leurs champs et de faire le suivi jusqu’aux récoltes.

Le travail de recrutement des producteurs débute dès le mois d’octobre. Anthony recherche des gens qui ont de bons rendements et qui comprennent la réalité de la production de légumes destinés à la transformation. Une soixantaine de contrats sont signés en avril, et les semis de pois sont entamés en mai.

Semis et suivi

Entre-temps, le fieldman inspecte le champ de chacun pour s’assurer que les conditions de culture sont optimales, notamment en matière de qualité du sol et d’humidité. Couplées aux moyennes des 10 dernières années, les données amassées lui permettent de dresser un plan d’action adéquat de mise en terre des semis chez les différents producteurs de son secteur.

Les semoirs sont calibrés, puis on donne les semences aux producteurs. « Ce qui est important pour nous, c’est que tout soit égal dans le champ afin que nous puissions récolter les produits en même temps. Les semis représentent 80 % de la réussite », explique l’agronome. L’uniformité est un gage de performance, ajoute le directeur agricole d’usines pour Bonduelle, Robert Deschamps. Anthony s’assure que tout est semé à la même profondeur, dans l’humidité, et visite les champs tous les quatre jours pour suivre l’évolution de la production : il porte une attention particulière aux ravageurs, aux maladies, au désherbage. Il encourage le producteur à appliquer de l’herbicide et des fertilisants, et sous-traite l’arrosage lorsque c’est nécessaire. Anthony peut passer de 30 à 45 minutes par champ et en visiter jusqu’à 10 dans une journée. Il effectue les tests de maturité des légumes et détermine, selon l’évolution du champ et la température, le moment le plus propice à la récolte. Son travail se termine au moment où les batteuses à pois entrent dans le champ. 

Le coffre à outils du fieldmanoutils-fieldman

L’équipement du fieldman est relativement simple. Il consiste en un pick-up, un téléphone intelligent, une oreillette connectée à ce dernier, les applications My Maps et AgPOD et un ordinateur.

Le secteur où Anthony travaille s’étend de la rivière Richelieu à l’est à l’Ontario à l’ouest; son pick-up est donc son fidèle allié. Le camion affiche 275 000 km au compteur en cinq ans de vie. L’agronome parcourt donc environ 60 000 km chaque année.

L’application My Maps, de Google, est sa deuxième alliée. En effet, Anthony peut lui faire mémoriser toutes les adresses des producteurs avec qui il travaille, ainsi qu’y inscrire les contours et les superficies de leurs champs. Vu qu’il visite jusqu’à 10 champs par jour, cette application est indispensable. Quant à l’application AgPOD, spécialement conçue par Bonduelle, elle fait office d’intranet entre l’usine, le fieldman, le producteur et les contractants. Elle permet de voir qui fait quoi dans quel champ et à quel moment. C’est un outil de traçabilité important pour Anthony, car il peut y voir en détail les vérifications qui ont été faites dans les champs, les herbicides qui ont été utilisés, etc.

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