Économie 1 mars 2021

Une ventilation automatisée pour maximiser la qualité

Une mauvaise gestion de l’entreposage des grains peut entraîner des pertes économiques considérables pour les fermes et les centres de grains du Québec. Développé par la compagnie québécoise Agrilog, le Silog est un outil pour automatiser le système de ventilation existant des silos. Il permettrait, selon le fabricant, de sécuriser et de simplifier le processus d’entreposage.

Par l’automatisation de la ventilation des silos à grains, l’appareil élimine les risques de pertes liés à l’entreposage en plus de réduire le temps de gestion et de maximiser la qualité des grains.

« Quel temps fait-il aujourd’hui? Nuageux? Humide? Est-ce le temps de partir la ventilation? Les producteurs ont autre chose à faire qu’attendre à côté de leur silo que la température et l’humidité soient idéales pour partir la ventilation, explique Mathieu Phaneuf, fondateur d’Agrilog. Notre produit le fait à leur place, leur permettant d’économiser entre 4 000 $ et 6 000 $ en temps annuellement. »

Comment ça marche?

Le Silog prend en compte le type de grains et la météo pour contrôler le système, en fonction des objectifs du producteur, par exemple sécher ou humidifier le grain ou maintenir le taux d’humidité.

Une sonde météo permet de suivre la température et l’humidité relative de l’air sur le site d’entreposage. À l’aide des données recueillies sur la météo, le type de grain entreposé et l’objectif du producteur, le système va démarrer et arrêter automatiquement la ventilation des silos.

« On peut aussi ajouter des sondes aux planchers et au toit pour obtenir plus de précision sur le procédé d’entreposage, dont une sonde de CO2, pour diagnostiquer tout problème d’échauffement, ajoute Mathieu Phaneuf. En résumé, si le grain chauffe, nous sommes en mesure de le détecter, et même de l’anticiper. »

La qualité, le nerf de la guerre

La ventilation des grains est au cœur des discussions avec les producteurs depuis plusieurs années, car elle est un facteur déterminant de leur qualité et influence les revenus qu’il est possible d’en tirer.

Quand le grain est mal conservé et que l’humidité est trop élevée, il devient difficile à traiter pour les marchands de semences. « Si ton grain est mal aéré ou trop humide, tu cours le risque de perdre beaucoup d’argent, et certains producteurs ne le réalisent pas », explique Martin Scallon, directeur de production de semences chez Semican. À titre d’exemple, il explique qu’un silo de 100 tonnes de grains à un prix de 350 $ la tonne équivaut à 35 000 $. « Les producteurs investissent beaucoup d’argent en tracteurs et en machinerie, mais une fois que le grain est dans le silo, c’est un peu comme si on ne s’en occupait plus, alors que ce qu’il y a dans le silo, c’est de l’argent! Si le producteur avait 35 000 $ en argent comptant sur une dalle de ciment en plein milieu d’un champ, il mettrait un nombre incroyable de caméras, de systèmes de surveillance et embaucherait même des agents de sécurité », dit-il.