Actualités 14 mai 2021

Presser de façon efficace et tendre vers la traçabilité

Les différentes presses à foin sur le marché sont de plus en plus performantes. Que ce soit pour la densité des balles, l’efficacité dans le pressage, l’éjection ou encore le ficelage, toutes rivalisent d’ingéniosité. Dans ce concert d’innovations, la possibilité de suivre à la trace chaque balle récoltée se distingue pour éviter une régie « broche à foin ».

« Le choix de la presse et la densité des balles sont étroitement liés aux types d’exploitations et aux besoins de l’agriculteur, note Patrice Déry, gérant de territoire pour l’est du Canada chez Claas of America. Pour l’industrie laitière et bovine, on accepte de plus en plus les grosses balles rectangulaires; cependant, la balle ronde demeure à ce jour la plus populaire sur le marché. »

La nouvelle ROLLANT 540 à chambre fixe est équipée de rouleaux renforcés de nouvelle génération, d’axes de 50 mm de diamètre et de roulement à billes ultra-résistants pour former des balles d’ensilage parfaites grâce avec un flux de fourrage optimal. Photo : Gracieuseté Claas
La nouvelle ROLLANT 540 à chambre fixe est équipée de rouleaux renforcés de nouvelle génération, d’axes de 50 mm de diamètre et de roulement à billes ultra-résistants pour former des balles d’ensilage parfaites grâce avec un flux de fourrage optimal. Photo : Gracieuseté Claas

Le taux d’humidité, la présence de main-d’œuvre, les animaux à nourrir ou encore l’installation pour ­l’alimentation du bétail sont aussi des facteurs à considérer.

« Les machines pour balles rondes sont maintenant très efficaces et moins chères qu’une presse à grosses balles carrées, souvent utilisée par les entreprises de travaux à forfait et qui requiert une plus grande puissance », ajoute Jonathan Noiseux, spécialiste de produits, région du Nord-Est chez AGCO Corporation.

Presses de première classe

Face à un marché de plus en plus exigeant en termes de qualité de foin, les fabricants de machinerie de fenaison n’ont d’autre choix que d’innover.

« La nouvelle ROLLANT à chambre fixe est équipée de rouleaux renforcés de nouvelle génération, d’axes de 50 mm de diamètre et de roulement à billes ultra-résistants pour former des balles d’ensilage parfaites grâce avec un flux de fourrage optimal », explique Patrice Déry.

Tirer les ficelles

Dans le domaine du pressage haute densité, les machineries à balles cubiques de la série BigBaler de New Holland attirent l’attention avec un système de nouage unique au monde.

« Des noueurs conventionnels double nœuds produisent des nœuds simples, explique Raymond Lamontagne, directeur adjoint aux ventes chez Avantis Coopérative. Le système de nouage double nœuds LoopMaster réalise des nœuds à boucle offrant, avec la même qualité de ficelle, une résistance au nœud 30 % supérieure à un nœud simple. »

Selon Bruno Bouchard, les presses de la série R produisent quelque 54 balles supplémentaires par jour et permettent à l’exploitant d’économiser environ une heure de travail. Photo : Gracieuseté du Groupe JLD-Laguë
Selon Bruno Bouchard, les presses de la série R produisent quelque 54 balles supplémentaires par jour et permettent à l’exploitant d’économiser environ une heure de travail. Photo : Gracieuseté du Groupe JLD-Laguë

Aplatir les tiges

John Deere offre un conditionneur unique à rouleaux à chevrons pour un foin haut de gamme, le Tri-Lobe.
John Deere offre un conditionneur unique à rouleaux à chevrons pour un foin haut de gamme, le Tri-Lobe.

De son côté, John Deere offre un conditionneur unique à rouleaux à chevrons pour un foin haut de gamme, le Tri-Lobe. Disponible sur les faucheuses-conditionneuses C450 et C500, celui-ci permettrait un minimum de dégagement pour des résultats optimaux. « Trois lobes en chevrons entrelacés, conçus pour écraser sur toute la longueur de la tige, donnent un meilleur conditionnement et un séchage plus rapide », affirme Bruno Bouchard, représentant chez JLD Laguë.

John Deere possède aussi la série R, dont la particularité réside dans la rapidité de son système d’éjection. À la fin de la journée de 8 h, on dénombre un total de 600 balles pour la machine classique contre 650 pour la série R.

« Les presses de la série R produisent quelque 54 balles supplémentaires par jour et permettent à l’exploitant d’économiser environ une heure de travail », affirme M. Bouchard.

Une question de densité

Pour réduire les frais de transport et maximiser le volume d’entreposage tout en préservant la qualité des fourrages, les constructeurs cherchent à augmenter la densité des grosses balles carrées.

« La presse à grosses balles carrées comprime le foin à l’aide d’un foulon qui pousse des galettes de foin les unes contre les autres, illustre Vincent Audet, représentant des ventes chez Kuhn. La presse à balles rondes fait tourner le foin à l’intérieur d’un compartiment et, à mesure qu’il s’accumule, la pression est exercée sur le foin pour en augmenter la densité. »

Du côté de Massey Ferguson, les presses pour petites balles ne s’en laissent pas imposer. « La série 1800 propose un système unique sur le marché, note Jonathan Noiseux. Alignée avec le tracteur, elle roule au-dessus de l’andain alimentant par en dessous de la chambre à balles. » Cette presse offrirait un meilleur débit de chantier et des balles parfaitement formées.

Quant aux presses à grosses balles de la série 2200, elles ont une longue histoire. Hesston a été le premier à en concevoir pour grandes balles carrées en 1978. On les dit de conception fiable, simples d’utilisation et d’entretien et ultra-durables.

Par ailleurs, dotées d’une table d’enrubannage à deux bras commandés par le bas, un concept unique, les presses Impress à balles rondes de chambre fixe avec 18 rouleaux de compression permettent de presser et d’entourer en un seul passage.

« Le fourrage ramassé par le pick-up pendulaire est transféré vers le haut par le rotor innovant LIFTUP en direction de la barre de coupe, explique Yvan Gosselin, représentant des ventes chez Pöttinger Canada. Le flux de fourrage passe de manière fluide par-dessus le rotor et non par-dessous comme sur les autres presses. »

Inhibiteur de moisissures

Avec des conditions météo souvent exécrables, les périodes de fenaison sont souvent écourtées. Ou le foin n’est pas assez sec pour être mis en balles avant la pluie et le risque de dommages est imminent ou encore on doit le mettre en balles avant qu’il ne soit suffisamment asséché. Dans les deux cas, le risque de générer des poussières et des moisissures est élevé.

Un remède s’offre alors aux producteurs : l’acide propionique, un agent organique proche du vinaigre et qui présente des vertus « magiques » pour la réduction du taux d’humidité. Solution Foin et HayBoss G2 (AGCO) notamment, offrent aux agriculteurs de combattre leurs maux de tête avec ce préservatif.

Selon Jonathan Noiseux, les presses de la série 1800 proposent un système unique sur le marché. Alignée avec le tracteur,  elle roule au-dessus de l’andain alimentant par en dessous de la chambre à balles. Photo : Gracieuseté AGCO
Selon Jonathan Noiseux, les presses de la série 1800 proposent un système unique sur le marché. Alignée avec le tracteur, elle roule au-dessus de l’andain alimentant par en dessous de la chambre à balles. Photo : Gracieuseté AGCO

Retracer chaque balle

Par ailleurs, un complément non négligeable au pressage est la possibilité de suivre à la trace chaque balle récoltée. Avec le compteur AGL, on peut dénombrer et géolocaliser chacune des balles pour une prairie donnée.

« Grâce au capteur installé sur la presse, chaque balle est comptabilisée pour donner un portrait précis de la productivité de chacun des champs, indique Germain Lefebvre, président de Novations AGL et ex-président du Conseil québécois de plantes fourragères. Le compteur AGL enregistre également la position GPS. »

Installé sur la presse, l’instrument mesure la dose exacte de Solution Foin administrée.

De son côté, le HayBoss G2 Bale Tagger d’AGCO Parts permet de stocker sur une étiquette une multitude d’informations à propos de la balle. Celle-ci est appliquée sur la ficelle lorsque la balle est fabriquée dans la chambre.

« Ce système complet d’inventaire et de traçabilité permet d’obtenir en temps réel le numéro de la balle, le nom de la parcelle, la date et l’heure, son taux d’humidité, la dose de préservatif [acide propionique] appliquée, son poids, la géolocalisation de même que la valeur relative des aliments pour animaux et les nutriments digestibles totaux », énumère Jonathan Noiseux.

En somme, ces différents équipements et composants de précision constituent la meilleure « assurance récolte » pour l’agriculteur. 

Roger Riendeau, collaboration spéciale


Ce texte est paru dans l’édition de mai 2021 du magazine L’UtiliTerre.