Actualités 23 mars 2020

L’écimeuse : un nouvel outil contre les mauvaises herbes

Un nouveau type de machine servant à combattre les mauvaises herbes commence à apparaître dans les grandes cultures et en maraîchage : l’écimeuse. Comme son nom l’indique, elle écime les plantes, c’est-à-dire qu’elle coupe le sommet des plantes indésirables qui dépassent de la culture.

Le plus souvent, cette machine complète le désherbage, en particulier quand le sarclage mécanique ou chimique n’a pas bien fonctionné au début de l’été.

En Europe, dans les champs de betteraves, les écimeuses étêtent déjà depuis plusieurs années non seulement les mauvaises herbes, mais aussi les extrémités de cette espèce bisannuelle qui émettent parfois des fleurs dès la première année. On concentre ainsi l’énergie de la betterave pour le développement de la racine. Un fabricant canadien également céréaliculteur propose d’employer son écimeuse à la fois pour le sarclage et pour raccourcir les chaumes de maïs après la récolte. « Un producteur québécois de maïs sucré aimerait utiliser une écimeuse pour hâter la maturation des épis en leur apportant plus de lumière, tout en facilitant la vie aux cueilleurs », relate Antoine Lefebvre, spécialiste des ventes techniques aux Équipements Lambert. Cet importateur et distributeur de Drummondville commercialise au Québec les écimeuses de deux constructeurs français, Bionalan et ETR Breton.

Selon le degré d’infestation, l’écimeuse donne d’excellents résultats dans tout type de cultures et contre tout type de mauvaises herbes.

Trois modes de fonctionnement

Sur les modèles les plus courants, la fauche des mauvaises herbes qui dépassent est effectuée par une rangée d’éléments coupeurs comportant chacun deux à quatre lames tournant à l’horizontale. Sur un autre type d’écimeuse, les sommets d’adventices sont entraînés par un rabatteur muni de plusieurs peignes vers une barre de coupe dentée. La barre de l’un de ces modèles possède des dents longues et fixes : elles redressent les mauvaises herbes et la culture, laissant passer cette dernière, plus fine, et arrachant les tiges des adventices. Sur un troisième modèle d’écimeuse, le rabattage et la coupe des plantes indésirables sont effectués en même temps par un tambour rotatif horizontal doté de lames ou de câbles.

La plupart du temps, les organes de coupe des écimeuses sont animés par hydraulique, mais parfois par des chaînes et des boîtes d’engrenages actionnés par la prise de force.

Le plus souvent, les écimeuses sont munies d’un double châssis qui régularise le balancement de l’organe de coupe et varie la hauteur de travail de 10 cm à 1,8 m.

Certains constructeurs équipent leur écimeuse d’un système de récupération des adventices fauchées : une trémie recueille les tiges sectionnées, qui sont acheminées par un convoyeur placé sous les couteaux ou derrière la barre de coupe. Grâce à ce dispositif, on empêche le resemis des graines de mauvaises herbes qui pourraient être déjà viables lors de l’écimage.

Dimensions et prix

Les écimeuses ont une largeur de travail de 3 à 18 m, mais des prototypes plus grands de ces machines sont en cours de fabrication. Le prix varie de 19 000 $ à 45 000 $ (ou jusqu’à 100 000 $ pour un modèle prévu de 26 m). Ces engins fonctionnent en général à une vitesse de 1,5 km/h à 12 km/h. La puissance requise pour l’écimage irait de seulement 30 chevaux vapeur (ch) à 175 ch. « Selon le degré d’infestation, une écimeuse travaillant sur près de 13 m de large peut désherber de 60 à 70 hectares par jour », précise M. Lefebvre.

Selon le spécialiste, l’installation d’un système hydraulique autonome sur le tracteur est une option intéressante pour éviter la contamination d’huile lorsque l’on partage l’écimeuse avec d’autres producteurs. En effet, ajoute-t-il, l’achat en commun serait une bonne idée pour ce genre d’équipement.