Actualités 2 juin 2017

Température idéale pour une production optimale

Au-delà de 22 °C et en deçà de 5 °C, les vaches risquent de subir un stress thermique ayant pour effet de réduire leur production de lait. Afin d’optimiser celle-ci, de plus en plus d’agriculteurs optent pour un système de ventilation.

« Les périodes de canicule sont fréquentes au Québec et il risque d’y en avoir plus dans le futur », lance Steve Adam, expert en confort, en comportement et en bien-être des animaux pour Valacta. Afin de réduire les stress thermiques, mais aussi pour purifier l’air et enlever l’humidité ainsi que les gaz produits par les vaches, les agriculteurs sont de plus en plus conscients de l’importance d’investir dans leurs bâtiments.

Les études prouvent que plus la vache produit de lait, plus elle mange et plus elle dégage de la chaleur. Certaines bêtes plus productives semblent même subir des stress thermiques à plus basse température, ce qui pousse les producteurs à investir dans leurs installations, note Steve Adam.

Il n’existe toutefois pas de recette magique pour tous les bâtiments, explique Éric Côté, président et directeur général de Ventilation Secco, une entreprise spécialisée dans la ventilation de bâtiments laitiers. « Afin de déterminer le meilleur design, on doit connaître la climatologie annuelle, la largeur et la longueur du bâtiment et le budget du producteur, dit-il. Ensuite, on propose une solution pour que la température effective se trouve entre 5 et 22 °C. »

Un système de ventilation transversale installé par Ventech à la Ferme Richard Blanchette & Fils, à La Présentation.
Un système de ventilation transversale installé par Ventech à la Ferme Richard Blanchette & Fils, à La Présentation.

Pour contrôler la température effective dans l’étable, qui dépend de la température ambiante, du taux d’humidité et de la vitesse de l’air, Secco offre neuf différents concepts de ventilation. Au Québec, où la majorité des bâtiments sont conçus pour une aération naturelle, deux systèmes sont particulièrement populaires.

Il y a d’abord la solution Elite, qui combine l’aération naturelle avec des ventilateurs géants de 24 pi de diamètre. « Ce système permet de réduire les coûts en misant principalement sur l’aération naturelle. Les ventilateurs s’activent seulement lorsque la température monte au-delà de 22 °C », explique Éric Côté. Ces ventilateurs géants, qui remplacent quatre ventilateurs muraux, sont très silencieux et coûtent moins cher d’électricité que ceux qui sont traditionnels.

Secco offre les murs de ventilation Isocell Z-wall, composés de plusieurs cellules isolantes, qui empêchent les mouvements d’air entre les cellules plus froides placées vers l’extérieur du bâtiment et les cellules plus chaudes disposées vers l’intérieur.
Secco offre les murs de ventilation Isocell Z-wall, composés de plusieurs cellules isolantes, qui empêchent les mouvements d’air entre les cellules plus froides placées vers l’extérieur du bâtiment et les cellules plus chaudes disposées vers l’intérieur.

Pour les bâtiments de plus de 150 pi de large, il y a aussi l’option Cross, qui offre une grande entrée d’air sur un mur complet, alors que la ventilation par pression négative s’effectue sur le mur opposé. D’autres systèmes en tunnel ou hybrides sont aussi proposés.

À Ventech, un fabricant d’équipement de ventilation faisant partie du Groupe Jolco, basé à Saint-Hyacinthe, le produit le plus populaire est la ventilation en tunnel. « Quand les gens optent pour la circulation en tunnel, ils veulent un déplacement d’air en continu pour optimiser le niveau d’oxygène fourni aux vaches tout en contrôlant les mouches », explique David Blanchette, expert en ventilation pour Ventech.

L’autre option prisée par les clients est l’aération naturelle optimisée par des ventilateurs de recirculation. En plein été, ceux-ci créent un mouvement d’air qui permet aux vaches de se rafraîchir. Un agriculteur de la Nouvelle-Écosse a d’ailleurs vu sa production augmenter de 6 litres par jour par bête durant la saison chaude grâce à ce système.

Les ventilateurs géants de Secco, qui mesurent 24 pi de diamètre, remplacent quatre ventilateurs muraux. Ils sont très silencieux et coûtent moins cher d’électricité que ceux qui sont traditionnels.
Les ventilateurs géants de Secco, qui mesurent 24 pi de diamètre, remplacent quatre ventilateurs muraux. Ils sont très silencieux et coûtent moins cher d’électricité que ceux qui sont traditionnels.

De plus, Ventech offre des produits certifiés de l’Association de marketing canadienne de l’affichage (AMCA), qui garantit une performance accrue et une consommation d’énergie minimale. Et même la ventilation des bâtiments construits dans les années 2000 n’est pas toujours bien conçue, estime David Blanchette. « Dans certains bâtiments, il est préférable d’ajouter des entrées d’air plutôt que des ventilateurs », dit-il.

Selon Alain Camirand, propriétaire de Ventilation Kasa, il faut faire un choix qui permet de bien répartir la température également durant la saison froide. « En hiver, les vaches près de l’entrée d’air sont malades, car elles ont froid, celles au centre sont bien et celles dans le fond ont trop chaud », dit-il. C’est pourquoi M. Camirand privilégie la ventilation transversale plutôt que celle en corridor. Et pour éviter des changements de température trop radicaux, il conseille d’installer plusieurs petits ventilateurs. De plus, il préfère mettre les entrées d’air sur le toit pour favoriser les échanges d’air, particulièrement dans les bâtiments très larges.

Des murs isolants amovibles

Pour améliorer l’aération naturelle, Ventech a aussi développé les produits Polymat, des murs gonflables translucides qui laissent entrer la lumière. Un système automatisé peut faire ouvrir ces murs lorsque la température le permet. Et quand il fait plus froid, les murs, qui font jusqu’à 20 pi de hauteur, se referment afin d’offrir un isolant d’air de 7 po d’épaisseur.

Secco propose pour sa part les murs de ventilation Isocell Z-wall, composés de plusieurs cellules isolantes, qui empêchent les mouvements d’air entre les cellules plus froides placées vers l’extérieur du bâtiment et les cellules plus chaudes disposées vers l’intérieur.

Ventech a développé des murs gonflables translucides, les Polymat, qui laissent entrer la lumière tout en offrant un isolant d’air de 7 po. Un système automatisé peut faire ouvrir ces murs lorsque la température le permet.
Ventech a développé des murs gonflables translucides, les Polymat, qui laissent entrer la lumière tout en offrant un isolant d’air de 7 po. Un système automatisé peut faire ouvrir ces murs lorsque la température le permet.

À Ventilation Kasa, Alain Camirand installe plutôt des vitres thermos, dont le facteur isolant est de 2,8 ou de 4,8 selon le choix. Celles-ci sont amovibles et s’ouvrent automatiquement lorsque la température s’élève.

Contrôle à distance

Des solutions 4.0 où toutes les données sont accessibles à distance sur une plateforme Web ou mobile sont aussi offertes chez plusieurs fabricants. Les données recueillies permettent de tirer des conclusions pour améliorer les produits.

Les stress thermiques peuvent causer des pertes allant jusqu’à 400 $ par vache par jour lors des périodes de canicule.
Les stress thermiques peuvent causer des pertes allant jusqu’à 400 $ par vache par jour lors des périodes de canicule.

Une pluie dans l’étable

Les brumisateurs et les douches dans les étables sont une autre tendance qui progresse rapidement dans la Belle Province pour rafraîchir les vaches. « Au Québec, les étables sont souvent très humides, ce qui limite l’utilisation de la bruine, explique Steve Adams. En stabulation libre, on envoie plutôt des gouttelettes sur les animaux, mais ce système ne convient pas à la stabulation entravée, car les stalles doivent rester au sec. »

Secco offre d’ailleurs un système de brumisation Super cool pour gérer la température et l’humidité de l’étable.

Depuis le début des années 2000, de plus en plus de producteurs gardent les vaches à l’intérieur en tout temps. Pour maximiser le confort de ces dernières, il faut recréer un environnement bien oxygéné. Selon les solutions de ventilation envisagées, il faut prévoir investir de 10 000 à 70 000 $.