Actualités 17 janvier 2018

Équipement sécuritaire pour soi et ses employés

Les accidents dans le secteur agricole québécois causent en moyenne chaque année 14 décès et 168 hospitalisations. Plusieurs drames auraient pourtant pu être évités à peu de frais, à condition d’accorder un peu de temps à la prévention.

Voilà du moins ce que soutient François R. Granger, ingénieur et conseiller-expert en prévention-inspection à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Selon lui, dans toutes les fermes, même les plus petites, les opérateurs devraient prendre un moment chaque matin pour revoir avec leurs employés la liste des tâches de la journée, mais aussi s’assurer que ceux-ci savent manœuvrer la machinerie de façon sécuritaire.

« C’est un défi pour les plus petites entreprises agricoles parce qu’elles ne peuvent pas nécessairement réserver un employé pour traiter les questions de santé et de sécurité, reconnaît le spécialiste. Mais prendre le temps de s’arrêter pour réfléchir, c’est une habitude que tout le monde devrait prendre. »

Il faut dire que la ferme est un site propice à une foule d’accidents. Et dans 70 % des cas, un tracteur ou de la machinerie agricole est en cause, selon l’Union des producteurs agricoles.

« Les mots d’ordre lorsque vient le temps de manœuvrer de la machinerie dans une ferme, c’est information, formation et prévention, ajoute M. Granger, que l’on exploite une ferme familiale ou une entreprise agricole. »

Des outils pour se protéger

Si la connaissance constitue la première arme pour se protéger du danger, des outils permettent aussi de l’éloigner un peu plus.

Derek Kelly, représentant pour Hazmasters, donne l’exemple d’un travailleur qui doit grimper en haut du silo. « Si des gaz se sont accumulés dans le silo, le travailleur n’a pas le temps de réagir lorsqu’il ouvre la trappe, dit-il. Ça ne prend même pas cinq secondes et il tombe sans connaissance. » Selon lui, une personne réalisant pareille manœuvre devrait non seulement se doter d’un harnais attaché à la ligne de sécurité du bâtiment, mais aussi porter un détecteur de gaz en plus d’un masque alimenté en oxygène. Une partie de cet équipement s’avérera aussi utile dans le champ lorsque viendra le temps d’épandre des pesticides, d’après M. Kelly. « Les pesticides vont souvent irriter les voies respiratoires, et à long terme, ça peut engendrer des problèmes plus importants, indique-t-il. Un masque avec un bon filtre et des vêtements qui protègent la peau seront utiles pour empêcher tout problème. »

Pour tout danger, il existe des solutions. Et du lot, la prévention demeure la première. 

Martin Primeau, journaliste