Actualités 5 septembre 2020

Nos entreprises – Papier d’emballage et paillis de poule

Comme produit d’emballage écologique ou comme paillis dans une production non industrielle de poules pondeuses, le papier déchiqueté du Groupe Coderr permet non seulement de valoriser du papier sans preneur, mais aussi de remplir un besoin des entreprises tout en favorisant la réinsertion sociale.

Depuis plus de 30 ans, le Groupe Coderr est spécialisé dans la récupération de papier, traitant plus de 700 tonnes chaque année, mais l’entreprise de réinsertion sociale a développé un nouveau créneau pendant la pandémie avec un type de papier qui ne trouvait pas preneur.

L’employé du Groupe Coderr met le papier déchiqueté dans une machine pour faire des ballots de 50 livres. Photo : Guillaume Roy
L’employé du Groupe Coderr met le papier déchiqueté dans une machine pour faire des ballots de 50 livres. Photo : Guillaume Roy

« Dans les livres usagés, on retrouve environ 25 % de matières qui peuvent être vendues à des acheteurs pour être recyclées », explique Dave Gosselin. Certains papiers trop glacés ou trop colorés n’avaient d’autres débouchés que l’enfouissement lorsqu’ils n’étaient pas vendus à la friperie Coderr.

C’est lors d’une conversation avec des entreprises régionales, qui étaient à la recherche de substitut pour le papier bulle ou les mousses à base de pétrole, que l’entreprise a décidé de déchiqueter le produit pour en faire un produit d’emballage, explique Dave Gosselin.

Les entreprises agroalimentaires comme Kwe Cocktails, à Alma, ou Délices du lac, à Albanel, ont rapidement saisi l’opportunité d’offrir ce produit écologique pour emballer les produits fragiles. « Pour nous, c’était important d’avoir un emballage écoresponsable, explique Émilie Gaudreault, copropriétaire de Délices du lac. On a investi dans des emballages compostables et je me voyais mal envoyer des colis avec des produits de plastique, parce que ça n’était pas une action cohérente pour nous ». Avec la forte demande de commandes en ligne pendant la pandémie, l’entreprise a d’abord réutilisé ses propres papiers déchiquetés, avant d’acheter des ­ballots du Groupe Coderr.

Au même moment où le Groupe Coderr a sorti ses ­ballots de papier déchiqueté au printemps, la fièvre des poules pondeuses frappait plus fort que jamais, propulsée par la pandémie. Des clients ont donc fait des tests pour voir si le produit pouvait aussi servir comme paillis pour les poules pondeuses.

Après avoir fait des tests auprès de ses lapins et de ses poules, Stéphanie Privé en est venu à la conclusion que le papier déchiqueté remplaçait à merveille la paille dans les pondoirs, mais qu’il était moins efficace dans le poulailler ou dans le clapier. « Comme il y a du papier ciré, l’absorption est moins efficace et le papier garde les odeurs », dit-elle. Selon cette dernière, le produit est une bonne solution pour valoriser ce type de papier, mais c’est aussi une façon d’encourager une entreprise sociale. « Ça fait travailler des gens en réinsertion au travail et ça me tient à cœur », ajoute la femme qui déménagera dans une mini-fermette prochainement, où elle compte faire de la zoothérapie.

Lancé à un prix de 25 dollars le ballot de 50 livres, le prix a été réajusté à la suite de commentaires de clients. « On ne connaissait pas du tout le marché et on a trouvé un juste milieu pour couvrir nos frais », explique Dave Gosselin.

Chez Nutrinor, la coordonnatrice des poulaillers souligne que le produit peut être bon tant que les oiseaux ne peuvent pas manger le paillis. « Nous utilisons les copeaux de bois de nos poulaillers chez Nutrinor. Les critères d’un bon paillis sont les suivants : pas trop fin, assez absorbant, ne contient aucun métal lourd à l’intérieur du paillis (au cas où les poules le mangent). »

En plus de valoriser 700 tonnes de papier chaque année, le Groupe Coderr démantèle 4 000 frigos et congélos et 5 000 matelas et sommiers, pour réduire les émissions de GES et pour valoriser le fer et le métal. Ce faisant, l’entreprise donne du travail à plus d’une vingtaine de personnes en situation d’exclusion sociale, souffrant par exemple de trouble du spectre de l’autisme ou de déficiences intellectuelles, tout en embauchant de 40 à 65 personnes en réinsertion sociale. Le Groupe opère aussi deux friperies.