Élevage 18 décembre 2017

Robotiser en pensant aux vaches dominées

Dans les dernières années, plusieurs entreprises laitières ont pris la décision de robotiser leur système de traite. Peu importe les raisons qui motivent un tel passage à la traite robotisée, dans la majorité des cas, c’est un changement important pour les producteurs, mais également pour les vaches.

Ces dernières sont des animaux grégaires, c’est-à-dire qu’instinctivement, elles se rassemblent et adoptent des comportements semblables. Lorsqu’un seul robot est disponible pour traire plusieurs vaches, le passage en traite robotisée impose aux animaux d’agir indépendamment du reste du troupeau, brisant les comportements grégaires.

En traite robotisée, les animaux décident librement de leur horaire de traite, de repas et de repos. Par contre, les vaches les plus dominantes seront les premières à la mangeoire et à la traite, et elles imposeront leur routine aux vaches dominées. En comprenant les interactions animales, nous pouvons travailler sur les obstacles à une bonne circulation dans l’étable et permettre aux vaches dominées de performer à leur plein potentiel.

Regardons trois aspects de régie importants pour le bon fonctionnement dans l’étable.

La routine

Établir une routine journalière efficace qui limite les dérangements auprès des vaches est primordial. Étant donné que les vaches dominantes seront toujours les premières à accéder au robot, chaque action qui modifiera la routine normale du troupeau aura un grand impact sur les vaches dominées. Bien qu’intimement reliés au succès de l’entreprise, les bains de pieds, la visite d’un vétérinaire ou encore l’arrêt du robot pour une maintenance sont tous des événements qui dérangent la routine des vaches dans l’étable. Afin de minimiser les impacts de chaque action, il est possible de combiner ces dérangements ou de revoir la méthode utilisée dans certains cas.

L’alimentation

La stabilité de la ration, des ingrédients à la mangeoire et des heures de repas affectent directement le trafic des animaux au robot. De plus, une bonne gestion de la mangeoire et un espace mangeoire adéquat permettent aux vaches d’avoir accès à suffisamment de nourriture en tout temps et aident à réduire la compétition.

La transition au vêlage

Les animaux qui ont une bonne transition au vêlage seront plus solides sur leurs pattes, auront une meilleure consommation et circuleront plus facilement au robot de traite. L’optimisation des performances passe grandement par la transition au vêlage. C’est pourquoi il est important de minimiser les stress entourant celui-ci afin d’avoir une vache solide qui saura faire sa place dans le troupeau. 

Instabilité dans l’étable

Comme les vaches dominées sont les plus affectées par l’instabilité dans l’étable, il est important de remettre en question les manières de faire et d’optimiser chaque action afin de limiter les impacts sur elles.

Gabrielle Guitard, agr., Valacta