Actualités 4 mai 2021

L’information numérique au service des producteurs

Les producteurs partent de plus en plus souvent au champ accompagnés d’une tablette ou de leur cellulaire, qui contiennent une mine d’informations. Apprendre à conduire son tracteur ne suffit plus pour être performant; il faut maintenant apprendre à recueillir, à gérer et à utiliser l’information numérique, ce qui nécessite un investissement en temps.

Si certains outils peuvent être coûteux, d’autres sont tout à fait gratuits. Les plateformes numériques Info-sol et Forêt ouverte, mises en place par le gouvernement du Québec, permettent aux producteurs de s’informer, de se documenter et ainsi d’en apprendre plus sur leurs terres et boisés. Simples d’utilisation, les outils de mesure sont fort intéressants pour établir les distances, les pentes ou calculer le débit d’évacuation d’un ponceau ou d’un avaloir. Ils sont incontournables pour tout projet d’achat, puisque les informations comme les numéros de lots, les plans de drainage, la topographie, l’hydrologie, le type de sol et les espèces constituantes d’une forêt font partie des éléments à considérer.

Autre gratuité, le logiciel QGIS demande quant à lui plus de temps d’apprentissage, mais permet d’interpréter les photos aériennes des sols et des cultures. Certaines entreprises qui possèdent des constellations de satellites ont mis leurs photos à la disposition du public. L’ensemble de la terre est photographié plusieurs fois par semaine, ce qui permet d’obtenir une progression constante des cultures et du sol au cours des saisons. Certains problèmes de semis, de fertilisation ou d’égouttement sont révélés par l’analyse de ces photos. Grâce à ce logiciel, les images produites peuvent se superposer aux cartes réalisées par différents capteurs, dont les capteurs de rendement. C’est l’analyse des surfaces, poussée à un niveau supérieur.

Des actions de plus en plus précises

L’agriculture de précision vise l’optimisation des rendements et des investissements des terres par l’adoption d’une meilleure gestion des intrants et des pratiques agricoles, et ce, en tenant compte de la variabilité de chaque ­parcelle. Grâce à la technologie, nous pouvons maîtriser les quantités ­d’intrants ­utilisés et diminuer notre impact sur l’environnement.

Les analyses de sol géoréférencées par grilles ou zones de gestion permettent d’avoir un portrait beaucoup plus précis de son champ. Une recommandation d’engrais à taux variable servira à appliquer les bons taux d’engrais dans chacune des zones en fonction des résultats. Plusieurs épandeurs d’engrais de précision sont munis d’un GPS et d’un contrôle automatique des sections, qui permettent l’application uniforme de l’engrais au bon endroit en évitant les croisements. De cette façon, il n’y a pas de surfertilisation dans la parcelle.

De plus, certains épandeurs sont dotés d’une pale courbe sur le disque, ce qui empêche l’engrais d’aller dans les cours d’eau ou hors du champ lorsque la fonction est activée. Des analyses foliaires peuvent être prises en saison dans chacune des zones de gestion établies afin de faire des recommandations d’azote à taux variable qui permettront à la culture de développer son plein potentiel ainsi que l’adoption d’une meilleure gestion de l’engrais. En utilisant les fertilisants d’une manière raisonnée au moyen des technologies, les acteurs du milieu agricole pourront nourrir leurs sols efficacement tout en protégeant l’écosystème. 

Sylvain Grégoire et Stéphanie Jolicoeur, enseignants en Gestion et technologies ­d’entreprise agricole
Cégep régional de Lanaudière à Joliette