Actualités 22 juillet 2019

Le rôle des fibres dans l’alimentation des vaches laitières

L’obtention et le maintien d’un niveau approprié de fibres dans l’alimentation des vaches laitières constituent un défi quotidien dans l’industrie. Les rations actuelles, qui visent une forte productivité, nécessitent une grande densité énergétique et doivent être combinées à un apport adéquat en fibres pour améliorer la santé ruminale. Ces dernières permettent la formation d’un bon tapis dans le rumen et facilitent l’efficacité du transit ruminal, sans que celui-ci soit trop rapide. Ainsi, lorsqu’il est optimal, ce processus digestif favorise la fermentation des aliments.

Grosseur des fibres

Ce sont les fibres qui nourrissent et remplissent le rumen et qui permettent une bonne rumination. Pour être physiquement efficaces, celles-ci doivent mesurer plus de 8 mm. Elles aident à prévenir l’acidose ruminale subaiguë (ARSA) et ses conséquences négatives sur la santé des animaux. L’ARSA est définie par un pH acide du rumen pendant plus de 200 minutes par jour chez la vache. Les effets négatifs d’un manque de fibres sont variés : perte d’appétit et diarrhée, diminution de la production laitière et du pourcentage de gras du lait ainsi qu’un plus grand risque de déplacement de caillette. Les fibres au détergent neutre (NDF) varient en fonction du type de plante et de la maturité des fourrages. Le taux de NDF de la ration a des conséquences importantes sur la quantité d’aliments consommés par les vaches. Celui-ci peut être mesuré en laboratoire et ce service est offert par la plupart des compagnies d’alimentation.

Comment quantifier les fibres?

On peut évaluer l’apport en fibres efficaces d’une ration en mesurant la peNDF, aussi appelée NDF physiquement efficace, qui a été développée pour combiner les qualités chimiques (NDF) et physiques (dimension des particules alimentaires) de la nourriture utilisée dans une ration.

Pour obtenir la mesure de peNDF, on combine le pourcentage de NDF avec le résultat d’un tamis Penn State, qui sépare la ration selon la longueur des particules alimentaires. Celles qui font plus de 8 mm et qui demeurent sur les deux plateaux supérieurs du tamis sont les plus efficaces pour favoriser la rumination. Ces informations combinées permettent de conclure en la présence d’une quantité suffisante ou non de fibres efficaces dans la ration.

Cette mesure est intéressante puisqu’elle donne la possibilité d’améliorer la gestion de l’alimentation à la ferme. Il est donc pertinent de l’évaluer sur une base régulière et de l’analyser conjointement aux résultats de production et de santé du troupeau, puis d’en discuter entre éleveurs, nutritionnistes et vétérinaires. 

Plateaux séparateurs de particules. Photo : OMVQ

Dre Véronique Fauteux, M.V., I.P.S.A.V. , M.Sc.
Dr. Mauricio Badillo, M.V.
Cliniciens en médecine curative et préventive bovine au Centre hospitalier de l’Université de Montréal