Actualités 13 avril 2021

L’argousier sous toutes ses formes

L’argousier est un arbuste originaire d’Europe et d’Asie. Implanté avec succès au Québec depuis les années 2000, il produit un petit fruit en grappes, l’argouse. L’argouse contient 30 fois plus de vitamine C que l’orange, elle est riche en antioxydants et en oméga 3, 6, 7 et 9. De plus, ce petit fruit est l’allié d’une alimentation santé et est considéré comme un superaliment. Principalement consommé sous forme de fruits incorporés dans différentes préparations culinaires, il est aussi transformé en jus, en confiture, en gelée et en sirop. 

Au Collège de Maisonneuve, le Centre d’études des procédés chimiques du Québec (CÉPROCQ) accompagne des producteurs et des entreprises dans la valorisation de leurs produits. Le traitement de l’argousier par des techniques ­permettant d’extraire les concentrés nutritifs et bioactifs du fruit, des branches ainsi que du feuillage, représente un exemple concret de ce travail. 

Le jus d’argouse

Le fruit peut être transformé par broyage et pressage pour en faire un jus pur ou clarifié. Ces deux types de jus, riches en antioxydants, en vitamines et en acides gras oméga, constituent des aliments hautement nutritifs homologables par Santé Canada à titre de produit de santé naturel. Le jus brut obtenu peut être réfrigéré 30 jours ou congelé afin de se conserver plus longtemps. Souhaitant maintenir la haute qualité nutritive du jus brut, les chercheurs ont utilisé une technique de clarification par centrifugation, équivalente à un écrémage. Ils obtiennent une moyenne de 23 grammes de beurre par kilogramme de fruits.

L’argousier peut être transformé en sept produits.
L’argousier peut être transformé en sept produits.

Beurre, huile et tisane

À l’origine de la couleur jaune à orange du fruit, les caroténoïdes se concentrent dans le beurre de baies d’argousier. En raison de sa concentration en antioxydants et en acides gras oméga, celui-ci représente un produit à valeur ajoutée concurrentiel dans la fabrication de cosmétiques, de suppléments alimentaires et de produits de santé naturels (antirides, pommades cicatrisantes, capsules d’oméga, etc.)

Les sous-produits de la production des fruits tels que la pulpe et les pépins sont traités par un procédé d’extraction supercritique, une technique qui utilise le CO2 sous pression comme courant d’entraînement des molécules huileuses contenues dans les résidus. L’huile de pulpe et l’huile de pépin produites par le CÉPROCQ sont de très haute qualité.

Feuilles et branchages ne sont pas en reste puisqu’ils sont excellents séchés ou broyés pour faire des mixtures et des tisanes. Pour leur part, les extraits de tiges sont riches en polyphénols (molécules bioactives et antioxydantes).

Les chercheurs du CÉPROCQ ont démontré que chaque cultivar d’argousier est unique. Ils prônent le mélange de variétés pour ouvrir des marchés dans les secteurs alimentaire, cosmétique ou pharmaceutique. De plus, le développement des marchés bioalimentaires induit par différents programmes rend le contexte favorable aux initiatives. 

Zoraide Bentellis, Ph. D.
Enseignante en Technologie des procédés et de la qualité des aliments au Collège de Maisonneuve
Chercheuse au Centre d’études des procédés chimiques du Québec et à l’Institut de technologie des emballages et du génie alimentaire