Actualités 20 mars 2018

Biofongicides : des produits innovants pour une agriculture raisonnée et écoresponsable

Au Canada, les principales cultures de légumes de serre sont la tomate (431 ha), le concombre (224 ha), le poivron (215 ha) et la laitue (9,3 ha).

Les producteurs en serre du Québec sont constamment à la recherche de nouvelles variétés performantes ainsi que de méthodes de production durables, innovatrices et abordables afin d’obtenir des rendements supérieurs et des plantes de meilleure qualité, tout en minimisant les effets négatifs de leurs procédés sur l’environnement.

Les maladies les plus répandues dans le secteur horticole sont le blanc, aussi connu sous le nom de mildiou poudreux ou oïdium, et la fonte des semis causée par l’agent oomycète Pythium ultimum. Ce sont également les maladies les plus difficiles à éradiquer en raison d’une résistance accrue des parasites aux pesticides chimiques.

Pour s’attaquer à ces maladies, le laboratoire de la Dre Nicole Benhamou, de l’Université Laval, a orienté ses efforts de recherche en vue de développer un nouveau biofongicide. La perspective que l’ail, une plante bien connue pour ses propriétés antimicrobiennes et thérapeutiques, ainsi que le chitosane, un composé présent dans la carapace des crustacés, puissent représenter les principaux intrants d’un tel biofongicide a été explorée avec succès. Les travaux effectués par la Dre Benhamou ont permis de découvrir le remarquable potentiel d’un produit à base d’ail et de chitosane dans la lutte contre plusieurs maladies, dont le blanc et la fonte des semis.

Connaissant l’impact de ces maladies sur la production en serre et la sensibilité des consommateurs à l’utilisation des pesticides chimiques, on comprend rapidement l’impact socioéconomique positif que peut générer la commercialisation d’un produit phytosanitaire efficace, biodégradable et non polluant.

Ce biofongicide, développé à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA), est commercialisé par la compagnie AEF Global sous l’appellation Buran. Son ingrédient actif est l’ail et on le trouve sous forme de liquide concentré.

Voilà donc un exemple concret des résultats de plusieurs années de travaux de recherche menés par l’équipe de la Dre Benhamou. Cela a permis le développement de stratégies innovatrices susceptibles de répondre aux exigences d’une agriculture biologique tout en respectant certaines recommandations précises, incluant la protection fiable et efficace des cultures sans baisse de rendement, la préservation des écosystèmes, la facilité d’utilisation par les producteurs et le coût minime d’utilisation.   

Des légumes appréciés des consommateurs

Les consommateurs sont de plus en plus conscients du lien qui existe entre leur alimentation et leur santé. Dans ce contexte, les produits issus de la production en serre connaissent un regain d’intérêt parce qu’ils sont susceptibles de fournir des aliments frais, goûteux, le plus souvent biologiques et bénéfiques pour la santé humaine (antioxydants, polyphénols, etc.). Il n’est donc pas -surprenant de constater que l’une des préoccupations majeures des principaux intervenants serricoles est de préserver la performance de la production en implantant des technologies innovatrices comme la gestion informatisée du climat et de la régie d’irrigation et en recherchant de nouvelles méthodes d’intervention qui permettent d’assurer une protection fiable et efficace des cultures dans un environnement idéalement exempt de produits chimiques.