Actualités 14 août 2021

Pour obtenir un ensilage de haute qualité

Au moins six critères sont nécessaires pour obtenir un ensilage stable de haute qualité. Les voici.

1. Avoir un pH bas

De façon générale, plus bas est le pH, mieux préservé et plus stable sera l’ensilage. Le pH de la luzerne varie de 4,0 à 4,5 alors que celui de l’ensilage de maïs, de céréales et de graminées varie de 3,8 à 4,2. Les souches de Lactobacillus préfèrent des cultures spécifiques. Selon des études, les souches individuelles et les combinaisons de souches ont une capacité différente d’abaisser le pH de l’ensilage.

2. Avoir les bons acides de fermentation

On vise normalement un rapport d’acide lactique et acétique de 3:1. Le maintien d’un tel rapport ne s’applique pas pour les inoculants combinés à L. buchneri qui renferment à la fois une souche homofermentaire (pour abaisser le pH rapidement) et une souche L. buchneri qui améliore la stabilité aérobie. Une mauvaise fermentation réduit la consommation volontaire de matière sèche et l’efficience alimentaire.

3. Conserver les sucres solubles

Pour favoriser la qualité de l’ensilage, il faut conserver les sucres, autrement dit, limiter le « rétrécissement » en favorisant une fermentation rapide et efficace.

4. Réduire la dégradation des protéines

Des valeurs élevées d’azote ammoniacal indiquent une fermentation clostridienne. Plus la fermentation est rapide, moins il y a de protéolyse, entraînant la conservation de plus d’acides aminés et de peptides.

5. Réduire l’activité aérobie à la reprise

Les levures sont les premiers organismes à s’activer en présence d’oxygène et à utiliser l’acide lactique comme substrat, faisant monter le pH et créant de la chaleur. Les moisissures s’activent ensuite, profitant de la hausse de pH causée par les levures et des moisissures. Une plus grande activité aérobie peut être la conséquence, notamment, d’une reprise insuffisante de l’ensilage.

6. Contrôler les températures de fermentation

On retrouve deux types d’ensilage qui chauffe : physiologique et microbien. Il est normal que l’ensilage s’échauffe de 9 à 12 °C au-dessus de la température ambiante au moment où le fourrage débute sa fermentation. Cependant, un ensilage qui « chauffe » à la suite d’une exposition à l’air est dû à l’activité des levures, moisissures et bactéries aérobies. Cet ensilage sera moins appétant et aura une valeur nutritive inférieure.

Marie Landry-Blais, directrice des comptes laitiers chez Corteva