Vie rurale 1 novembre 2017

Un dédommagement décevant

En l’absence de relève, changer la vocation de sa ferme après un sinistre peut être une option à envisager plutôt que de s’en départir.

Puisqu’il avait l’intention de continuer d’exercer son métier d’agriculteur, le producteur laitier Yvon Ravary, de Vankleek Hill, en Ontario, a dû se résoudre à prendre cette décision. Cela a cependant contribué sensiblement à réduire le montant d’indemnisation qu’il a reçu de sa compagnie d’assurance.

Le 29 décembre 2015, un incendie a éclaté dans l’étable de M. Ravary, où se trouvaient 75 vaches, dont plusieurs génisses. Après six mois de réflexion, il a entrepris un virage à 180 degrés sur sa terre. « Mes deux filles travaillaient comme infirmière et professeure et à l’âge où j’étais rendu, j’ai décidé de me lancer dans les grandes cultures. C’était quelque chose qui m’intéressait déjà et ça me laissait plus de temps pour moi », témoigne-t-il.

Ravary ne se voyait pas investir plus d’un million de dollars pour reconstruire une étable, malgré le montant d’indemnisation qu’il aurait pu recevoir de son assureur. Il a donc accepté une somme nettement inférieure, qui représentait environ 25 % de la valeur des biens assurés.

Veiller à ses protections

S’il ne regrette pas d’avoir changé de cap, M. Ravary garde toutefois un goût amer de ce qu’il a obtenu comme dédommagement. C’est pourquoi le conseiller en gestion d’entreprises agricoles Luc Gagné recommande aux producteurs de vérifier, dès le départ, les options de non-reconstruction et de reconstruction pour d’autres fins auprès de leur assureur, car les règles du jeu peuvent être bien différentes si l’agriculteur décide de réorienter les activités de son exploitation. « Normalement, les biens assurés sont clairement spécifiés dans le contrat. Le but de l’assurance, c’est d’aider à retrouver l’équivalent en cas de sinistre », avertit Benoit Robillard, directeur de comptes en assurances des entreprises chez Lussier Dale Parizeau. Le montant à recevoir sera donc inférieur si le producteur choisit de remplacer une grange-étable par une remise, par exemple.

Pour sa part, M. Ravary a décidé de rénover un silo à grains endommagé et d’en construire quatre autres pour les besoins de ses grandes cultures. Et dès qu’il a démarré sa production de soya, de maïs et de blé, M. Ravary a veillé à être bien assuré. « J’ai pris le temps de magasiner une assurance meilleur marché et de lire les clauses écrites en petits caractères dans mon contrat », soutient-il en mentionnant qu’il a fait appel, cette fois-ci, à un expert indépendant et à un avocat.

M. Ravary recommande aux producteurs de prendre le temps de « s’asseoir » avec leur courtier pour bien comprendre tous les termes de leur police d’assurance et d’être accompagnés d’un avocat avant de signer l’entente finale.

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