Vie rurale 23 juin 2018

Une pause hebdomadaire avec les fondateurs

Prendre une pause quand on travaille à la ferme est un fait rare et inusité. Mais à la Ferme 3J, à Saint-Félicien, la pause est devenue un rendez-vous hebdomadaire important.

Chaque mercredi à 15 h 15, tous les employés qui le désirent peuvent prendre le temps de décrocher pour venir échanger avec les mentors et fondateurs de la ferme laitière, Léon Bradette, 83 ans, et Georgette Guay, 79 ans. Ceux-ci n’hésitent d’ailleurs pas à venir donner un coup de main pour herser ou pour racler le foin quand le besoin se fait sentir.  

Tous assis autour de la grande table familiale, les employés profitent de ce moment privilégié pour échanger sur les différents projets en cours, s’intéresser aux connaissances des aînés ou tout simplement déguster un bon plat préparé par Georgette. Et c’est aussi un moment prisé par les petits-enfants qui rentrent de l’école, puisqu’il leur permet de s’intégrer aux conversations portant sur la ferme, soutient Lise Bradette.

« Mes parents, Léon et Georgette, sont les instigateurs de cette pratique appréciée par tous, dit-elle. À l’époque où ils étaient propriétaires, la ferme n’avait pas la même envergure. Dans le contexte d’aujourd’hui, ils trouvaient important de réunir tout ce beau monde pour humaniser davantage les pratiques et maintenir l’esprit d’équipe. »

Se diversifier pour intégrer la relève

Cette pause du mercredi est un outil important pour se réunir, car l’entreprise s’est beaucoup diversifiée au cours des dernières années pour faire de la place aux enfants de Lise Bradette et Régis Morency.

D’abord concentrée sur la production laitière, la Ferme 3J a lancé la Fromagerie au Pays-des-Bleuets il y a 15 ans, avant d’ouvrir la Boucherie chez Ti-John, puis de transformer des produits de petits fruits à la ferme, d’embrasser l’agrotourisme et se lancer dans l’agriculture bio en 2017.

Tous ces efforts ont permis de créer des postes de travail satisfaisants pour Jonathan, le boucher en chef, Jimmy, le responsable de la certification biologique, et Julien, le directeur général.  

« C’est important de se rencontrer pour créer des synergies dans un contexte permettant aux plus vieux de transmettre leur passion et leur expérience aux plus jeunes et aux employés, et ce, dans une atmosphère conviviale et rassembleuse », ajoute Lise Bradette.

Comme la relève et l’innovation font partie de l’ADN de l’entreprise, Lise Bradette cherche déjà des projets ludiques pour donner le goût de l’agriculture à ses petites-filles afin de les intégrer un jour dans l’entreprise familiale.

Au cours des prochaines années, l’exploitation fera l’acquisition de serres qu’elle chauffera à même sa biomasse, probablement pour générer encore plus d’emplois pour les sept petits-enfants qui grandissent à vue d’œil.