Vie rurale 18 février 2020

Les fermes interdites d’accès aux activistes véganes jusqu’en mai

Devant la menace d’une action de perturbation imminente par le groupe Direct Action Everywhere (DxE) Montréal, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a obtenu une ordonnance de sauvegarde pour empêcher les activistes de s’introduire illégalement dans des fermes jusqu’au 22 mai.

Des commentaires publiés sur la page Facebook de DxE Montréal à la suite de l’ordonnance de la première injonction obtenue par l’UPA le 7 février laissaient présager que les activistes allaient continuer d’organiser des événements de rassemblement dans des fermes dès la levée de l’ordonnance, a plaidé l’UPA.

Sur les réseaux sociaux, DxE Montréal a mentionné par exemple que si les producteurs agricoles les invitaient dans leur ferme, ils arrêteraient les actions de perturbation contre ceux-ci, mais disent être « pas mal certains que ça n’arrivera jamais ». À la suite de la manifestation au marché d’alimentation Rachel-Berry le 9 février, DxE Montréal a publié le message suivant sur sa page Facebook : « PS : loin d’une ferme, désolé de vous avoir manqué l’UPA ;). »

L’intrusion illégale d’une douzaine d’activistes à la ferme Porgreg, de Saint-Hyacinthe, le 7 décembre n’avait pas été annoncée d’avance sur la page Facebook de DxE Montréal. L’UPA estime que l’organisation militante « voudra dorénavant tenir secret tout rassemblement ou toute autre manifestation contre les producteurs agricoles afin d’éviter que la demanderesse [l’UPA] l’en empêche », lit-on dans la demande d’injonction. L’UPA craint ne pas être en mesure de réagir assez rapidement advenant l’annonce d’un événement similaire à courte échéance.

L’ordonnance de sauvegarde de la Cour supérieure empêche les activistes et toute personne ayant connaissance de l’injonction de se trouver sans autorisation à moins de 200 mètres d’un bâtiment ou d’un lieu d’élevage ou sur toute propriété appartenant à un producteur du Québec ou exploitée par celui-ci. L’injonction précédente limitait l’approche des activistes à 500 mètres d’une exploitation agricole.

Rappelons que l’intrusion dans la ferme Porgreg a causé un stress aux animaux et enfreint les règles de biosécurité. Dans sa demande d’injonction, l’UPA plaide que depuis l’événement, les truies sont malades et le taux de mortalité dans la maternité ont radicalement augmenté. Les conséquences financières de l’événement mettent en péril la survie de la ferme Porgreg.

Les 11 militants associés à DxE Montréal qui ont plaidé non coupables aux accusations d’entrée par effraction dans le but de commettre un méfait et d’entrave au travail d’un policier sont également visés par cette nouvelle injonction.

L’UPA a de nouveau rappelé dans sa demande d’injonction les propos qu’avait tenus l’une des 11 activistes, Jenny McQueen, à la sortie de sa comparution au palais de justice de Saint-Hyacinthe, le 27 janvier. « C’était vraiment très puissant d’être tous dans la salle de cour, debout, et de tous plaider non coupables », avait-elle déclaré à La Terre.

L’ordonnance de sauvegarde est valide jusqu’au jour de l’audition sur la demande d’injonction interlocutoire, laquelle est fixée au 22 mai 2020.