Vie rurale 13 février 2022

Les données numériques au service de l’agriculture

L’agriculture fait face à de multiples défis, que ce soit l’optimisation des intrants et du temps, la réduction des gaz à effet de serre, ou les stress biotiques et abiotiques souvent imprévisibles, surtout en raison des changements climatiques.

Même si les températures plus chaudes prolongeront probablement les saisons de croissance, donnant ainsi la possibilité de produire de nouvelles cultures ou d’élargir la zone de production des grains, elles nuiront du même coup aux cultures en raison du stress hydrique et des problèmes liés aux ravageurs ou maladies. Si ces changements presque inévitables apportent leur lot de défis à relever, il va sans dire qu’ils réduiront potentiellement la marge de profit des producteurs.

Les défis des prochaines années et décennies requerront une approche beaucoup plus globale et transdisciplinaire. La quatrième révolution agricole est déjà bien en cours, et ce ne sont ni les semences ni le diesel qui en sont le moteur : il s’agit plutôt d’une question de données. Le secteur agricole s’oriente de plus en plus vers une agriculture de précision en ayant recours aux nouvelles technologies numériques afin de faire face aux problèmes d’aujourd’hui et d’anticiper les réponses aux défis de demain. Ces nouvelles technologies s’appliquent à toutes les étapes de croissance des cultures, et les nombreuses données recueillies par divers capteurs peuvent potentiellement faciliter les tâches quotidiennes des acteurs de la filière, en permettant le développement de modèles prévisionnels pour prédire le comportement de certains ravageurs, par exemple. Pouvoir obtenir de telles données et les exploiter représente non seulement un défi, mais aussi un avantage considérable pour les acteurs de la filière, y compris les producteurs, les agronomes et les chercheurs en agriculture.

Un projet ambitieux

Concertation Grains Québec s’est récemment vu octroyer une subvention par l’entremise du Programme de développement sectoriel, volet 2 (Appui au développement sectoriel), financé par le Partenariat canadien pour l’agriculture, le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec. Le projet est ambitieux : recenser la disponibilité et l’accessibilité aux données existantes en agriculture, les compiler et déterminer si elles peuvent être utilisées, à l’aide de l’intelligence artificielle, par les producteurs afin de faciliter et d’optimiser la prise de décision aux champs. Les données du Québec, mais aussi de l’Ontario et des provinces des Maritimes, seront compilées et des recommandations quant à leur qualité, quantité, disponibilité et usages possibles seront formulées.

Cette démarche s’inscrit dans la volonté du secteur de promouvoir les pratiques d’agriculture durable et rentable et l’application de bonnes pratiques visant à réduire l’impact environnemental du secteur agricole et à favoriser l’acceptabilité sociale de la production. Grâce à l’utilisation des données disponibles dans le secteur, nous souhaitons développer des outils permettant une utilisation optimale des intrants afin de réduire leur impact sur l’environnement. Le projet s’inscrit également en lien avec la Politique d’agriculture durable du gouvernement et la feuille de route en production durable du secteur des grains qui vise à promouvoir les meilleures pratiques agricoles afin de répondre aux attentes sociétales tout en favorisant une agriculture rentable et durable. Ce projet s’inscrit également dans un objectif de favoriser l’adaptation du secteur aux défis liés aux changements climatiques.

Appel à tous

Vous ou votre entreprise possédez des données agricoles susceptibles de pouvoir contribuer à l’avancement des connaissances agricoles en grandes cultures? Vous désirez les partager avec nous? Contactez-nous à l’adresse [email protected].

Ce projet est une initiative de Concertation Grains Québec et bénéficie d’une subvention octroyée par l’entremise du Programme de développement sectoriel, volet 2 (Appui au développement sectoriel), financé par le Partenariat canadien pour l’agriculture, le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec.

Francis Girard, Ph. D., directeur scientifique, CÉROM


Cet article a été publié dans l’édition de janvier 2022 de notre cahier Grains.