Ma ferme, mon monde 28 avril 2022

L’art de se creuser les méninges, encore et encore

Le recrutement et la rétention des travailleurs représentent un défi permanent pour les entreprises agricoles. À L’Éden Rouge, une ferme maraîchère et table champêtre de Saint-Bruno-de-Guigues, au Témiscamingue, on multiplie les efforts depuis des années pour satisfaire aux exigences d’une main-d’œuvre rare même si, parfois, l’élasticité de l’imagination semble avoir atteint sa limite.

« Ce qui était complexe avant est devenu extrêmement complexe avec la pandémie », reconnaît Anny Roy, copropriétaire de L’Éden Rouge avec sa fille Angèle-Ann Guimond. « Ma fille et moi, on est plutôt imaginatives, mais là, je pense qu’on est rendues pas mal au bout de ce qu’on peut faire », explique la productrice de tomates, de concombres et de la laitue en serre. Leur entreprise propose aussi des repas gastronomiques à cinq services de type « cabane à sucre » chaque fin de semaine de mars et d’avril. Cent vingt personnes sont accueillies pour chacun de ces repas.

La formation du personnel et la flexibilité des horaires des employés occupent le cœur des pratiques en ­ressources humaines de L’Éden Rouge depuis des années. « Il y a cinq ans, toutes nos bonnes pratiques en matière de ­ressources humaines nous aidaient à garder notre main-d’œuvre. Depuis deux ans, même avec ça, ça devient ­difficile », observe Mme Roy.

Il faut donc faire plus et mieux. À L’Éden Rouge, ça signifie par exemple d’essayer de mieux connaître les intentions des nouvelles recrues afin d’identifier celles sur qui miser à long terme. « Si on sent que la personne veut faire longtemps avec nous, on va lui transmettre plus de connaissances, on va pousser dans la formation et l’acquisition de compétences. »

Comme on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, Anny Roy et sa fille peaufinent également une politique salariale pour que les employés sachent ce que l’entreprise peut leur offrir. Le salaire de chaque poste en fonction de l’expérience leur sera exposé, de même que les possibilités d’avancement qui leur sont offertes. « Le travailleur va savoir que s’il veut travailler dans un autre poste, c’est possible, et que s’il fait des efforts, qu’il s’implique dans l’amélioration de l’entreprise, une prime monétaire l’attend », énumère la productrice. 

La ferme L’Éden Rouge a été sélectionnée par le Centre d’emploi agricole de l’Abitibi-­Témiscamingue dans le cadre de l’édition spéciale Nos Étoiles. Celle-ci met en lumière ­l’évolution des pratiques RH des entreprises agricoles ayant déjà participé au concours Ma ferme, mon monde, une initiative d’AGRIcarrières. En novembre, vous serez invités à voter pour votre entreprise Coup de cœur. Restez à l’affût!

Claude Fortin, collaboration spéciale­