Vie rurale 6 janvier 2021

L’agriculture urbaine enseignée au secondaire

Les élèves d’une école secondaire du quartier Saint-Michel de Montréal peuvent désormais apprendre des notions d’agriculture urbaine dans le cadre d’un tout nouveau programme.

L’option EAU, pour Environnement et Agriculture urbaine, a démarré en septembre à l’école secondaire Louis-Joseph-Papineau avec une première cohorte de 25 élèves de première secondaire. Les jeunes semblent ravis.

« On passe du temps dans le jardin et dans la serre, pour apprendre le nom des plantes, l’utilisation des outils et des techniques de jardinage. C’est une grande chance d’avoir ce cours unique pour nous dans le quartier Saint-Michel », a témoigné la jeune Nafissa Fella Chettab, en conférence de presse virtuelle.

Entretenant depuis 2015 sur son terrain une zone de culture maraîchère et ornementale  nommée Les Jardins des Patriotes, l’équipe-école a eu l’idée de mettre sur pied ce programme optionnel unique. Le programme EAU permettra aux élèves d’obtenir une double diplomation à l’issue de leur secondaire, soit le diplôme de secondaire 5, et un diplôme d’étude professionnelle (DEP).

« On a voulu sortir des sentiers battus et offrir une expérience unique aux élèves, en partenariat avec l’École des métiers de l’horticulture », explique Caroline Claveau, directrice de l’école Louis-Joseph-Papineau.

À raison de deux cours par neuf jours, qui pourraient passer à quatre dès l’an prochain, les élèves développent leur conscience écocitoyenne et acquièrent des connaissances et des compétences en lien avec l’agriculture urbaine. Leurs cours les amènent à développer de saines habitudes de vie, principalement en alimentation, ainsi qu’à réfléchir sur l’impact de leurs choix de consommation sur l’environnement.

Le potager, la serre et le jardin ornemental, où se trouvent également des arbres fruitiers, leur servent d’environnement d’apprentissage pour semer, planter et désherber.

« On parle d’un quartier très urbain, d’où les jeunes ne sortent pas beaucoup puisque plusieurs parents n’ont pas de voiture. C’est aussi très défavorisé. On aborde d’ailleurs la notion de sécurité alimentaire dans le programme, et comment se débrouiller avec un petit jardin », explique Alain Perron, porte-parole du Centre de services scolaire de Montréal.