Vie rurale 20 janvier 2022

La même passion pour les vaches Canadiennes que son grand-père

ROXTON FALLS – À 24 ans, Myriam Beaudry se lance. Elle vient d’acheter du quota laitier et un troupeau comprenant une quarantaine de vaches en lactation, dont quelques-unes de race Canadienne. Ce penchant pour l’élevage lui vient directement de son grand-père Marcel Beaudry, décédé en 2012.

Nom : Marcel Beaudry
Année d’intronisation au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec : 2013

Natif de Saint-Valérien-de-Milton, en Montérégie, Marcel Beaudry était un producteur agricole passionné. Grand défenseur de la race Canadienne, il a été président de la Société des éleveurs de bovins canadiens pendant plusieurs mandats. Sa contribution pour la sauvegarde et l’amélioration de la race est qualifiée d’exceptionnelle. Il a partagé son intérêt pour l’élevage en participant aux expositions agricoles depuis 1965. Doté d’un sens du jugement remarquable, il a été juge pour plusieurs expositions. Parallèlement à son métier de producteur agricole, il a travaillé 38 ans à titre de représentant pour un détaillant d’intrants agricoles. Il était reconnu comme quelqu’un qui visitait ses producteurs dans le besoin même la fin de semaine.    

« Mon grand-père avait toujours le sourire. Il aimait jaser avec les gens. C’est lui qui m’a influencée avec sa passion pour les vaches Canadiennes et pour les expositions. C’est lui qui m’a aussi montré comment faire les expositions et marcher avec les vaches devant le jury. Il fallait se tenir droits et être fiers de nos animaux! » se remémore-t-elle.

Poursuivre la tradition

Diplômée de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), Myriam Beaudry ne rate aucune édition de l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe ni du Suprême laitier, où elle amène ses deux Canadiennes préférées. « C’est mon petit plaisir. J’appelle ça mes vacances! L’atmosphère, avec les autres éleveurs de vaches Canadiennes, c’est vraiment très plaisant. On n’est pas en compétition; on jase de nos façons d’élever les vaches, on s’entraide », détaille-t-elle. L’éleveuse ajoute du même souffle : « C’est spécial. Il y a trois familles que je côtoie depuis des années dans les expositions, qui sont les descendants des mêmes familles que mon grand-père côtoyait aussi dans son temps dans les expos. »

La jeune agricultrice continuera de développer la génétique de ses bêtes afin d’augmenter la performance de son troupeau, mais aussi, sans le dire trop fort, de mettre la main sur le trophée qui porte le nom de son grand-père, le trophée Marcel Beaudry remis chaque année à la vache grande championne de race Canadienne à l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe.

Double relève

Le troupeau de Myriam Beaudry n’est pas à la ferme de son grand-père. Elle loue présentement une étable et est l’unique propriétaire de sa ferme, travaillant seule à la gestion de son entreprise. Elle effectue la traite de ses vaches soir et matin, aidée au besoin par sa mère et son frère Guillaume. L’agricultrice se donne la mission de faire prospérer son entreprise et, éventuellement , d’être propriétaire de ses propres bâtiments.

Elle souligne que la ferme de son grand-père, située à Saint-Valérien-de-Milton, à sept minutes de la sienne, est toujours en activité et appartient à son père Martin et ses frères Dany et Jimmy. « Ils sont rendus à 150 vaches en lactation et à quatre robots. Ça va bien. On se donne un coup de main à l’occasion », dit-elle avec le sourire.

La Ferme Beaudry et Fils a pris de l’ampleur, avec 150 vaches en lactation et un agrandissement important en 2018. Elle est dirigée par Martin Beaudry (au centre) et ses fils Dany et Jimmy.
La Ferme Beaudry et Fils a pris de l’ampleur, avec 150 vaches en lactation et un agrandissement important en 2018. Elle est dirigée par Martin Beaudry (au centre) et ses fils Dany et Jimmy.

Ce portrait a été réalisé dans le cadre d’un dossier sur la relève de certains grands noms qui ont été intronisés au Temple de la renommée de l’agriculture du Québec publié dans La Terre de chez nous du 5 janvier 2022.