Vie rurale 29 juillet 2020

Grève chez Parmalat : les producteurs épargnés pour l’instant

Une grève déclenchée dans l’une des plus importantes usines de transformations laitières de la province, Parmalat à Victoriaville, bloquait l’accès à des dizaines de camions de lait par jour depuis deux semaines. Si le lait a pu être réacheminé vers d’autres usines, et ainsi épargner les producteurs la semaine dernière, l’avenir est incertain pour les semaines à venir.

Devant l’échec de négociation de la convention collective, échue depuis octobre 2019, les 480 employés syndiqués de l’usine de Victoriaville ont déclenché une grève. L’usine a cessé ses opérations le 15 juillet, mais contrairement à ce qu’affirme la partie syndicale, la porte-parole de Lactalis Canada, propriétaire de Parmalat, Anita Jarjour affirme que ce n’est pas un lock-out. « Lorsque plus de 50% des employés ne se présentent pas au travail, que des pancartes, collants et drapeaux sont placés autour de l’usine, sur les clôtures et sur le terrain, en plus d’autres moyens de pression, nous considérons que ce sont des actions concertées, donc une grève et non un lock-out. Cette situation nous a forcés à cesser nos opérations », indiquait-elle à La Terre le 22 juillet.

L’usine, qui en temps normal reçoit des dizaines de camions par jour, ne recevait donc plus de lait depuis le 15 juillet. « Le lait a été transféré à d’autres usines de transformation. Nous n’anticipons aucun impact pour les producteurs », dit Mme Jarjour, sans toutefois se prononcer sur la situation dans les semaines à venir. « Les négociations entre le syndicat et Lactalis Canada se poursuivent et nous souhaitons reprendre la transformation laitière dans cette usine aussitôt que possible », concluait-elle.

Le lait a été réacheminé en totalité, mais s’il ne trouvait pas preneur dans les prochaines semaines il pourrait être jeté, laisse entendre le président des Producteurs de lait du Centre-du-Québec, Alain Brassard. Ce dernier souligne toutefois la volonté et la collaboration de Lactalis pour que les producteurs ne subissent pas les contrecoups de la grève. « On suit ça d’heure en heure », dit-il.

Le plan de réacheminement du lait de la semaine en cours devait être déterminé vendredi dernier, au moment de mettre le journal sous presse.