Vie rurale 10 août 2018

Foudre : les travailleurs agricoles à risque

Il se dirigeait vers l’autobus de travail pour se mettre à l’abri, pioche en métal à la main. À moins de 300 mètres de son objectif, il a été foudroyé par un éclair et a perdu la vie. La mort de Jorge Humberto Valencia en 2012 a mis en lumière le manque flagrant de procédures et de formation pour se protéger en cas d’orage.

Cet accident a eu lieu le 17 juillet 2012, à Saint-Rémi, et a été l’un des événements qui ont le plus secoué le monde agricole. À l’époque, il n’y avait aucune procédure écrite ou pratiquée. Ce jour-là, plusieurs avis de cellules orageuses avaient été émis lors de cette cinquième journée de canicule.

Premiers soins

Après l’accident, le comité sectoriel de main-d’œuvre AGRIcarrières a réalisé un dépliant à l’intention des producteurs et des travailleurs agricoles en clarifiant, entre autres, que « les victimes de la foudre ne sont pas conductrices de charge électrique et peuvent être manipulées sans risque ». Pour ce qui est des premiers soins, il faut immédiatement téléphoner aux services de secours et, en cas d’arrêt respiratoire, procéder à la réanimation cardio-pulmonaire.

Conseils de sécurité

Pour le météorologue d’Environnement Canada Simon Legault, « la première étape est de se tenir au courant des prévisions météo ». Dès les premiers grondements, il faut se mettre à l’abri. Quand ce n’est pas possible, il est important de « ne pas être le point le plus haut dans le champ ». Selon le météorologue, le courant dans le sol est l’une des principales causes de blessures et de morts engendrées par la foudre. Lors de l’impact, celui-ci peut se disperser jusqu’à une distance de 30 mètres. Il faut adopter une position « en petit bonhomme, en gardant les pieds les plus rapprochés possible pour réduire la surface qui pourrait être touchée », ajoute-t-il. « Quand les pieds sont séparés, il y a davantage de chances d’être foudroyé. Il ne faut donc en aucun cas se coucher par terre. »

M. Legault affirme que les paratonnerres sont un bon moyen de protéger les bâtiments isolés dans un champ, mais que les travailleurs « ne doivent pas se tenir à côté de cet appareil, parce qu’il ne préserve que l’équipement ». Il est également fortement déconseillé de s’abriter sous un arbre, puisqu’« un éclair latéral peut passer par ce dernier et frapper directement la personne qui s’y trouve ». C’est d’ailleurs l’une des causes les plus meurtrières liées à la foudre. 

Le météorologue conclut en rappelant qu’il faut demeurer minimalement 30 minutes à l’abri après le premier coup de tonnerre puisque « parfois, les orages peuvent reprendre de la vigueur après 15 minutes ». 

Un accident l’an dernier

Un travailleur étranger temporaire a été blessé par la foudre dans le champ de la houblonnière Les Jarrets Noirs, à Saint-Bernard, en 2017. Le président de l’entreprise, Francis Gagné, affirme avoir « conservé les mêmes règles. [Ils doivent] sortir du champ dès le premier coup de tonnerre et [rester] à l’abri durant une heure ».