Vie rurale 11 septembre 2019

Documentaire sur des agriculteurs d’une autre époque

Une cinéaste de Québec, Sarah-Christine Bourihane, vient de signer son premier documentaire en dressant le portrait de Carl Bouchard et d’Alexandra L’Heureux Bilodeau, un couple d’agriculteurs vivant presque en autarcie à Saint-Alfred.

« Ce sont des amis à moi, mais bien au-delà de ce lien, leur quête de radicalité et de simplicité dans leur vie m’a interpellée. Ils sont nostalgiques des valeurs perdues dans le flot de la modernité et veulent garder les traditions vivantes. Ils organisent, par exemple, des soirées canadiennes. Alexandra fabrique son savon du pays et fait l’école à la maison à ses enfants », explique la cinéaste, dont le film fait partie de la sélection officielle du Festival du cinéma de Québec. Son documentaire Le rang pas drette sera projeté le 21 septembre.

Celui-ci dépeint la difficulté de garder le cap sur le mode de vie dépouillé choisi par ces agriculteurs. « Ils ont beau consommer peu et vouloir vivre simplement, ils ne peuvent atteindre complètement leur idéal, souligne la cinéaste. Ils aimeraient être autonomes, mais ils n’ont pas le choix de payer leurs factures. »

Carl Bouchard.
Carl Bouchard. Photo : Gabriel Lapointe

À contre-courant

Les agriculteurs de Beauce vivent à contre-courant de la vie moderne, loin de la machinerie de pointe et du bruit de la ville. Ils sont partis de zéro pour démarrer la Ferme Bonne Création, une exploitation maraîchère comptant 15 acres cultivables et 60 en forêt naturelle, dont une partie en plantations.

« Avec notre choix de vie, il faut accepter d’avoir moins. Comme on génère peu de revenus, on ne peut embaucher un employé expérimenté pour alléger nos tâches », souligne le producteur Carl Bouchard.

Bon an mal an, une cinquantaine de paniers bio trouvent preneurs. Outre la culture maraîchère, la ferme fait aussi l’élevage d’une trentaine de porcs. « On a de la machinerie, mais les cochons sont bien utiles pour labourer nos champs. Ils adorent manger du chiendent, une mauvaise herbe envahissante », mentionne Alexandra L’Heureux. 

Véronique Demers, collaboration spéciale.