Main-d'oeuvre 5 octobre 2022

Une offensive pour convaincre les ­non-agriculteurs de travailler en agriculture

L’équipe d’une agence marketing s’est rendue dans des fermes, le 16 septembre, dont l’une à Saint-Simon, en Montérégie, pour filmer des agriculteurs en plein travail avec l’objectif de diffuser ces vidéos sur les médias sociaux pour inciter des non-agriculteurs à vouloir venir travailler en milieu agricole.

SAINT-SIMON – Le recrutement par les médias sociaux apparaît comme un bon moyen pour tenter de diminuer les problèmes de main-d’œuvre dans les fermes.

Audrey Desrochers, de l’agence Haricot marketing agricole, indique que les vidéos seront ainsi tournés spécifiquement pour obtenir du succès sur les médias sociaux. « Chaque thématique [par exemple, le travail avec les animaux] va avoir une vidéo super dynamique de style reel, comme ce qui est populaire sur Instagram. On sera dans le concret, dans le réel, avec le but de faire vivre comment c’est de travailler dans une ferme. Ensuite, on va cibler des clientèles précises, comme les femmes de 35 à 45 ans, les retraités, etc., pour les atteindre avec les vidéos. » Des offres d’emplois seront ensuite liées à ces vidéos.

Il faut mettre l’accent sur les thématiques qui attirent le plus les gens, ajoute Sabrina Giard, agente aux communications chez AGRIcarrières. « Travailler pour une cause comme celle de nourrir le monde, travailler avec des animaux, faire partie d’une équipe familiale, utiliser des technologies comme celles sur les tracteurs et travailler à l’extérieur, voilà ce qui fonctionne le plus et sur quoi il faut miser dans les vidéos », énumère-t-elle. 

Un retraité qui pourrait être imité

À la ferme laitière où avait lieu le tournage se trouvait justement un nouveau retraité, Bruno Giard, qui travaille maintenant un certain nombre d’heures à la ferme de son frère. « Je m’étais dit que je voyagerais à ma retraite, mais aujourd’hui, avec la pollution de faire 6 000 km en avion, si on veut laisser de quoi aux prochaines générations, ça me tente moins de voyager. Ils ont besoin de moi à la ferme. Je suis comme le réparateur Maytag. C’est comme un passe-temps et on se sent utile. D’autres [retraités] pourraient m’imiter. Il y a de la place en masse dans les fermes », dit-il à La Terre, en réparant un tracteur en cinq minutes après qu’un autre employé ait été incapable de le faire démarrer.