Politique 11 juin 2022

Pour le plaisir des papilles de nos députés

Question de renouveler et de diversifier son offre, la Boutique de l’Assemblée nationale a lancé ce printemps un appel de produits auprès des producteurs de partout au Québec.

Fréquentée par les touristes, mais aussi par les députés et le personnel politique et administratif, cette boutique située dans le Pavillon d’accueil du parlement offre quelque 400 articles différents, dont une trentaine dans le présentoir réservé aux produits du terroir.

« C’est une catégorie très populaire et nous avons reçu plusieurs propositions dans notre dernier appel qui se terminait le 1er mai dernier », mentionne Alexandra Leconte, cheffe de l’équipe de l’accueil, de la Boutique et des visites guidées.

Parmi les bons vendeurs dans cette catégorie, on retrouve les bulbes d’ail noir, la pâte d’ail noir et les fleurs d’ail bio développés par Balsaïl, un transformateur situé sur l’île d’Orléans, à Québec.   

« Balsaï a l’honneur depuis 2019 d’être fournisseur de la Boutique de l’Assemblée nationale, et nous en sommes très fiers. Voir nos produits d’ail noir en vente à la Boutique et être appréciés des visiteurs, des employés et des députés est une belle reconnaissance de l’excellence de nos produits et cela nous permet d’enrichir notre carte de visite », a récemment témoigné son propriétaire, Robert Duplain, sur la page Facebook de l’Assemblée nationale du Québec.

« L’ail noir rappelle le goût du vinaigre balsamique, du chocolat, du café et de la prune confite. C’est sucré, ça n’a plus du tout le goût fort de l’ail frais et ç’a des propriétés santé supérieures à l’ail blanc. C’est un amalgame de saveurs et de flaveurs. Cela a le goût umami, c’est-à-dire le 5e après le sucré, l’acide, l’amer et le salé », souligne celui qui s’approvisionne auprès du plus important producteur d’ail de l’île d’Orléans pour mettre au point sa gamme de produits.

Pour voir son produit sur les tablettes de la Boutique de l’Assemblée nationale, il faut répondre à des critères bien stricts. « Cela doit être évidemment un produit neutre politiquement et nous n’acceptons pas ceux qui doivent être réfrigérés. Il faut qu’il soit aussi pertinent par rapport à ce que nous avons déjà en stock. Si on a un caramel salé qui se vend bien, on ne cherchera pas à en offrir un second. On cherche donc des produits complémentaires préparés par de petits producteurs. Et puis enfin, on veille à faire rayonner toutes les régions du Québec », explique Alexandra Leconte.

Outre la qualité du produit, d’autres critères sont pris en compte comme la qualité du dossier présenté, la clarté de la proposition, les matériaux utilisés et la proportion de contenu québécois. En effet, la boutique se targue d’offrir un choix de produits provenant à 75 % du Québec.

Fondateur et propriétaire de Balsaïl, Robert Duplain pose ici avec un lot de bulbes d’ail noir et de petits contenants de pâte d’ail noir.
Fondateur et propriétaire de Balsaïl, Robert Duplain pose ici avec un lot de bulbes d’ail noir et de petits contenants de pâte d’ail noir.

Le goût umami

Dans le cas de Balsaï, sa présence dans le temple de la démocratie québécoise est une belle fleur, mais l’entreprise bénéficiait déjà d’une notoriété certaine puisque ses produits se retrouvent dans plus d’une centaine d’épiceries et une vingtaine d’établissements et restaurants, dont le célèbre Château Frontenac.

Balsaï se présente d’ailleurs sur son site balsai.ca comme « le premier producteur d’ail noir bio en Amérique et possiblement sur la planète ». « C’est un procédé de pasteurisation de l’ail. Ça se fait à température contrôlée pendant plus d’un mois en étuve. Je suis ingénieur de formation et j’ai fait de la recherche toute ma vie, dans l’industrie agroalimentaire notamment. Cette entreprise, c’est mon projet de retraite », explique Robert Duplain qui précise avoir travaillé sur le procédé pendant plus de deux ans avant d’aborder la phase de commercialisation.

Les producteurs qui ont soumis un dossier à la Boutique de l’Assemblée nationale peuvent s’attendre à recevoir une réponse d’ici la fin du mois de juin, souligne Alexandra Leconte. « C’est un processus très rigoureux, encadré par des critères et balises. Nous avons formé un jury composé de gens à l’interne qui proviennent de différentes directions à l’Assemblée nationale. »

Soulignons que la Boutique de l’Assemblée nationale a ouvert ses portes au début des années 1980, mais a été complètement remise au goût du jour en 2019. C’est à ce moment qu’un premier appel de produits a été lancé publiquement auprès des artisans et producteurs québécois. « C’est un exercice qu’on compte faire aux deux ou trois ans », conclut la cheffe de l’équipe de l’accueil, de la Boutique et des visites guidées.