Politique 19 décembre 2016

Paradis nommera un expert

En cordant son bois en fin de semaine dernière, le ministre de l’Agriculture a eu l’idée de faire appel à un expert indépendant pour dénouer la crise entourant la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA). Pierre Paradis a-t-il Florent Gagné en tête?

« Je me suis dit qu’une avenue de solution intelligente serait de nommer un expert indépendant qui dirait c’est quoi les vrais chiffres […]. Quelqu’un qui n’est pas au gouvernement ni à l’UPA », a confié Pierre Paradis au Journal de Québec.

Rappelons que le gouvernement provincial estime que les changements au programme toucheront à peine 1 % des agriculteurs pour une perte moyenne de 113 $. Au contraire, l’Union des producteurs agricoles (UPA) croit que 80 % des entreprises agricoles subiront une hausse variant entre 30 et 40 %.

« Ça me prend quelqu’un au-dessus de tout soupçon », a ajouté le ministre Paradis, sans préciser s’il songeait à Florent Gagné. Rappelons que la publication de son rapport sur la situation de l’industrie du sirop d’érable a créé tout un branle-bas de combat en début d’année.

Le Parti Québécois suggère que la nomination de l’expert soit le fruit d’une recommandation conjointe de l’UPA et du gouvernement.

Le président du caucus rural des députés du Parti libéral, Norbert Morin, mentionne que son groupe est intervenu auprès du ministre des Finances à ce sujet. Le député de Côte-du-Sud dit suivre l’évolution du dossier et reconnaît qu’il en entend parler abondamment dans sa circonscription.

« Il faut faire attention, prévient-il. Avec un taux de remboursement de 78 %, il ne faut pas que nos citoyens prennent l’agriculture en grippe. »

Par ailleurs, il admet que Pierre Lemieux, 1er vice-président de l’UPA, a le droit d’agir à sa guise en démocratie. Rappelons que le producteur de Cap-Saint-Ignace a installé vendredi dernier des pancartes avec la photo de Norbert Morin à l’entrée des sentiers pédestres et de motoneige qui traversent ses terres, afin d’en interdire éventuellement le passage pour contester les changements au PCTFA.

« Est-ce la façon aujourd’hui de traiter des dossiers, demande-t-il? À mon avis, il se tire dans le pied. »