Politique 3 décembre 2019

Les sujets chauds du 95e Congrès

LONGUEUIL — La crise du propane, le plan de financement de l’Union des producteurs agricoles (UPA), l’agroenvironnement et les taxes foncières agricoles sont les thématiques qui s’invitent inévitablement au 95e Congrès l’UPA, cette semaine à Québec.

L’actualité rattrape les délégués cette année. Même si la crise du propane s’est résolue la semaine dernière, le président de l’Union, Marcel Groleau, croit qu’une résolution d’urgence sera déposée pour « l’année misérable » que les producteurs de grains ont connue. « Lorsque qu’on regarde les conditions qu’on a eu ce printemps, l’été qui a été correct, mais sans plus, l’automne hâtif et il faut presque parler d’un hiver hâtif en plus […] c’est sûr que ça va teinter le Congrès », indique M. Groleau en entrevue à La Terre.

Plan de financement de l’Union

Il y a deux ans, le message des délégués avait été clair à l’égard du plan de financement de l’UPA. Ils acceptaient de le reconduire pour encore deux ans, tout en haussant la cotisation et les contributions. Ils réclamaient cependant une méthode de financement équitable par et pour tous les producteurs. Un nouveau plan de financement a été proposé aux agriculteurs pendant les assemblées générales annuelles des fédérations régionales et majoritairement adopté, souligne Marcel Groleau. « On va laisser les délégués le voter. On verra ce que ça donnera, mais j’ai bon espoir qu’il sera adopté », a indiqué celui qui amorcera son 5e mandat à la tête de l’UPA, après avoir été réélu sans opposition.

Producteurs ciblés

Les producteurs sont plus souvent ciblés depuis la commission parlementaire sur les pesticides et plus généralement sur les réseaux sociaux, à cause des questions agroenvironnementales, du bien-être animal, du gaspillage alimentaire, etc. Par voie de résolutions, les délégués tenteront de trouver des solutions afin de surmonter le clivage entre la population, les consommateurs et les producteurs, dit M. Groleau. « Qu’est-ce qu’on peut faire, qu’est-ce qu’on doit faire, qu’est-ce qu’on pourrait faire pour avoir une meilleure communication avec les citoyens, une évolution de nos pratiques pour répondre à leurs attentes? Leur dire qu’on est très conscients de leurs attentes d’abord, parce que je ne connais aucun groupe qui n’est pas interpellé par cette question-là », dit-il.

Par ailleurs, l’UPA a proposé un plan vert pour améliorer les pratiques.

Il aimerait que le gouvernement mette en place une table de travail chargée d’élaborer un plan d’action réaliste en matière d’agroenvironnement. « On sait qu’on pourrait augmenter les superficies cultivées selon des pratiques écologiques qui feraient en sorte qu’on n’ajouterait pas de phosphore dans l’environnement. Les connaissances sont là, mais on n’est pas capables de lever ce règlement-là », affirme M. Groleau, en faisant référence au moratoire sur les superficies en culture dénoncé depuis longtemps par les producteurs.

Taxes foncières agricoles

Les gains sur le programme de taxation foncière agricole sont substantiels et l’UPA s’en réjouit, mais il reste deux points à améliorer, selon le président. D’abord, l’UPA souhaite un taux d’indexation qui empêche les nouveaux plafonds de valeurs imposables des terres d’augmenter trop rapidement. Ensuite, « on ne demande pas le taux distinct obligatoire parce que ça peut créer des aberrations, mais il faudrait que dans la loi il y ait un déclencheur pour qu’à partir d’un certain niveau de transfert du fardeau foncier du secteur résidentiel vers le secteur agricole, ce taux-là s’applique », dit M. Groleau.

Myriam Laplante-El Haïli, journaliste.