Politique 5 mai 2021

Les fromages fermiers en voie d’être protégés par Québec

Après plus de cinq ans d’attente pour les producteurs de fromages fermiers, le gouvernement du Québec publie dans sa Gazette officielle du 5 mai un projet de règlement visant à identifier le terme valorisant « fromage fermier ».  S’ensuivra une période de consultation de 45 jours après laquelle le règlement pourrait être adopté par l’Assemblée nationale.

Le président de l‘Association des fromagers artisans du Québec, Normand Côté, souligne en entrevue avec La Terre qu’une rencontre virtuelle avec le ministre de l’Agriculture André Lamontagne a fait progresser le dossier. « Ça ne bougeait plus. Et avant les Fêtes, j’ai eu l’occasion de demander au ministre où en était le fromage fermier. Ensuite, le dossier a été relancé. Selon l’impression que j’ai, ça pourrait être adopté d’ici la fin de l’été », raconte-t-il avec satisfaction.

Des avantages

Rappelons qu’un fromage fermier a la particularité d’être fabriqué à la ferme ou tout près, avec le lait produit par les animaux de la ferme (vaches, chèvres, etc.)

Le fait de désigner le fromage fermier comme un terme valorisant aura plusieurs avantages, assure M. Côté. D’une part, au niveau de la mise en marché, le sceau gouvernemental « terme valorisant » pourra conférer à ces fromages une plus grande notoriété chez les détaillants et les consommateurs. Sans oublier que le gouvernement du Québec soutient financièrement la promotion des produits sous appellation.

De plus, le fromager explique que le terme valorisant permettrait à son association de négocier une classe de lait spécifique auprès des Producteurs de lait du Québec (PLQ), afin de diminuer la différence entre le prix d’achat et le prix de vente de leur propre lait. Car selon la convention de mise en marché, les fromagers fermiers doivent vendre leur lait aux PLQ et le racheter des PLQ. « On le paie plus cher que le prix qu’on l’a vendu et ça fait une différence importante, qui peut atteindre 10 000 $ par mois chez moi. C’est un irritant majeur qui n’incite pas les nouveaux producteurs à se lancer dans la transformation de leur lait, surtout avec les faibles marges que nous avons », indique Normand Côté, qui est aussi copropriétaire de la Fromagerie Médard, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.