Politique 22 octobre 2014

Étiquetage du pays d’origine : l’OMC semonce les États-Unis

130c269dcba144ddb44b63aa0ea55ac4

Les États-Unis subissent un 3e revers à l’égard de leur étiquetage du pays d’origine (COOL).

Ce matin, à Genève, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a publié sa plus récente décision qui blâme, une fois de plus, le gouvernement américain. Depuis le début du mois de septembre, les discussions de corridor laissaient entendre que le Canada et le Mexique remporteraient cette 3e victoire contre cette réglementation américaine, discriminatoire envers leur bétail exporté aux États-Unis. Cette rumeur est maintenant confirmée.

En vertu du COOL, l’étiquette de la viande de bœuf et de porc vendue au détail aux États-Unis doit indiquer le pays d’origine des animaux. La dernière version du COOL interdit l’utilisation de l’étiquette « Produit des États-Unis, du Canada et du Mexique ». À titre d’exemple, la viande d’un bouvillon canadien, exporté pour l’abattage, doit être étiquetée « Né et élevé au Canada, abattu aux États-Unis ». Cette réglementation force ainsi les abattoirs américains à ségréguer le bétail étranger, ce qui tire le prix de ces animaux à la baisse. Au Canada, dans l’industrie du bœuf, on estime les pertes à plus de 1 G$ depuis l’entrée en vigueur du COOL, en 2008.

Depuis six ans, le Canada et le Mexique combattent le COOL devant l’OMC. Les États-Unis ont toujours refusé de se conformer au verdict de ce tribunal du commerce mondial. Cette fois-ci, le Groupe spécial de l’OMC confirme que le gouvernement américain contrevient aux règles commerciales.

L’Association nationale des engraisseurs de bovins salue cette décision. « Ç’a été une route longue et ardue et nous sommes perplexes face au comportement de l’administration américaine et son refus d’abandonner le COOL et de se conformer aux règles de l’OMC », déclare le président de l’organisation canadienne, Jeff Warrack.

Tous les yeux sont maintenant tournés vers Washington, qui bénéficie de 60 jours pour en appeler.

De l’autre côté de la frontière, Ottawa devra aussi déterminer quelles mesures de rétorsion seront appliquées contre les États-Unis, s’ils refusent de « rentrer dans le rang ». En juin 2013, Ottawa a publié une liste de produits américains qui pourraient être taxés d’une surcharge de 100 %. Parmi ceux-ci se trouvent les bovins et les porcs vivants de même que leur viande, certains fromages, le chocolat, les vins et les alcools. Ces mesures pourraient atteindre 1,1 G$.