Politique 28 avril 2021

Des agriculteurs urbains veulent une reconnaissance de leur profession

Réunis dans le cadre d’un webinaire organisé par l’Union des producteurs agricoles (UPA), des agriculteurs urbains ont formulé une volonté commune, celle d’être reconnus comme agriculteurs à part entière. Cela les aiderait dans différentes sphères de développement de leur entreprise, entre autres en matière d’aide financière, d’accès à des crédits de taxes et de changement de zonage.

Cette rencontre tenue virtuellement entre des membres de l’UPA et des agriculteurs urbains visait à mieux comprendre la réalité de ce secteur et à voir comment l’organisation syndicale pouvait les aider. Lors d’un atelier en sous-groupe, Issiaka Sanou, des Serres du Dos Blanc au Cégep Saint-Laurent, a soulevé que l’accès aux programmes de La Financière agricole du Québec était difficile parce que leur modèle d’affaires est différent de celui des agriculteurs ruraux et qu’ils sont locataires du lieu.   

Des enjeux de mise en marché ont aussi été soulevés au cours de cette matinée. 

Les agriculteurs urbains font également face à des difficultés pour faire modifier le zonage auprès d’une municipalité pour établir leur entreprise en zone industrielle ou urbaine. Ils aimeraient aussi avoir accès à des crédits de taxes comme les agriculteurs ruraux, selon l’espace occupé.

Le président de l’UPA, Marcel Groleau, présent lors de l’activité, a suggéré d’organiser une fin de semaine ou une semaine de l’agriculture urbaine afin de mieux faire connaître ce type d’agriculture. « C’est quelque chose de concret qu’on pourrait faire ensemble », a-t-il dit. Il a aussi indiqué que l’UPA prévoit ouvrir un poste d’agent de liaison avec ce secteur de l’agriculture.

Représentation de l’agriculture urbaine à l’UPA

Lors de cette rencontre, la cotisation que les agriculteurs doivent verser a été ciblée comme un frein à l’expansion de ce créneau au sein de l’organisation syndicale. « On perd des membres qui auraient pu contribuer à faire évoluer l’agriculture urbaine [au sein de l’UPA] parce que le prix pour s’inscrire est très élevé », a soutenu Elizabeth Ménard, d’Agriculture urbaine Saint-Bruno, qui chapeaute une soixantaine d’agriculteurs urbains. Elle a également soulevé la volonté d’avoir un regroupement ou un syndicat.

Marcel Groleau a souligné que la cotisation était fixée par la Loi des producteurs agricoles. L’UPA travaille à y apporter des modifications afin de pouvoir moduler le tarif selon certains critères. Le président a précisé que cela devrait se concrétiser d’ici l’année ­prochaine. De plus, il a mentionné que l’UPA pouvait aider les agriculteurs urbains dans leurs démarches ­juridiques pour former un regroupement.