Politique 4 juillet 2019

Arrêt des exportations de viande en Chine : pas de compensations en vue

DORVAL — Les éleveurs de porcs et de bœufs du pays ne doivent pas s’attendre à recevoir de sitôt une aide financière d’Ottawa pour pallier les pertes engendrées par la décision de la Chine de fermer son marché aux viandes canadiennes. « Il est trop tôt pour parler de compensations », a indiqué la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, le 3 juillet, en marge d’une table ronde réunissant les principaux acteurs de l’industrie du porc et du bœuf.

La Chine a annoncé le 25 juin qu’elle suspendait ses importations de bœuf et de porc en provenance du Canada après la découverte de 188 certificats vétérinaires falsifiés qui accompagnaient des convois de viande de porc. Bien que sa valeur soit établie par un marché global, le prix du porc a enregistré une baisse de 6 % sur le marché nord-américain à la suite de la décision chinoise. « On a remarqué un impact dès l’annonce, a indiqué en point de presse René Roy, vice-président du Conseil canadien du porc. Pour nous, c’est une très mauvaise nouvelle parce que c’est habituellement une très bonne période de l’année. » À titre comparatif, le porc se négociait à 2,27 $ le kilo le 3 juillet 2018. À pareille date cette année, sa valeur était fixée à 1,98 $ le kilo, soit 13 % de moins.

Des discussions quotidiennes

Les représentants de l’industrie du porc et du bœuf ont été conviés par la ministre Bibeau et son collègue Jim Carr, ministre de la Diversification du commerce international, à une table ronde dans un hôtel attenant à l’aéroport Pierre-Eliott Trudeau, à Dorval. L’objectif de la rencontre : discuter de l’avancement du dossier des exportations canadiennes vers la Chine.

« Nous sommes en discussions quotidiennes avec nos partenaires chinois, a souligné à maintes reprises la ministre. On veut leur assurer qu’il n’y a plus de certificats non authentiques en circulation. » Bien qu’elle ne soit pas en mesure d’estimer à quel moment le conflit pourrait se régler, la ministre soutient que les négociations entourant la reprise des exportations de viande avancent plus rapidement que celles sur le canola canadien, interdit en Chine depuis mars dernier. « Ils font face à la peste porcine africaine, a-t-elle rappelé, et ils ont une motivation certaine pour avoir de nos produits. »

Au sortir de la réunion, Claude Viel, président des Producteurs bovins du Québec, avait bon espoir que la situation se résorbe. « C’est rassurant de savoir qu’il y a du travail qui se fait, a-t-il affirmé. Pour nous, c’est important que ça se règle le plus rapidement possible. »

René Roy abondait dans le même sens : « La réponse canadienne est encourageante, dit-il, et on comprend que ces problèmes techniques [au sujet des certificats] peuvent prendre un certain temps à être réglés. »