Politique 4 juin 2018

ALENA : Trudeau prêt à plus de « flexibilité » sur les produits laitiers

Dans une entrevue à l’émission américaine Meet the Press, le 3 juin sur le réseau NBC, le premier ministre Justin Trudeau a ouvert la porte à une certaine « flexibilité » en vue de permettre plus d’accès aux produits laitiers américains sur le marché canadien.

Interrogé par l’animateur sur ce qu’il pense que les États-Unis souhaitent obtenir dans la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le premier ministre a répondu : « Je pense qu’ils veulent un meilleur accord pour leur secteur automobile avec le Mexique et un plus grand accès à certains produits agricoles au Canada, comme les produits laitiers. »

L’animateur Chuck Todd a ensuite demandé si Justin Trudeau était prêt à donner cela aux États-Unis. « Nous avancions vers une plus grande flexibilité sur le sujet et je pensais que c’était très prometteur, mais les États-Unis voulaient une clause crépusculaire; ce qui n’a pas de sens », a répondu Justin Trudeau. Une telle clause mettrait fin à l’accord au bout de cinq ans à moins que les trois parties décident de le renouveler.

Un certain compromis sur l’agriculture et les produits laitiers semblait donc être sur la table. La rupture des pourparlers en raison de la clause crépusculaire, réclamée par l’administration Trump, a fait avorter ce projet d’accord qui semblait à portée de main.

Interrogé au 98,5 FM le 4 juin sur la position canadienne en ce qui concerne l’accès des produits laitiers américains, François-Philippe Champagne, ministre du Commerce du Canada, s’est voulu rassurant pour les producteurs de lait canadiens. « On va défendre la gestion de l’offre », a-t-il répondu, rappelant qu’il provenait d’une circonscription rurale.

« On ne sait jamais avant la fin ce qu’il y avait sur la table », a commenté Marcel Groleau, président du Mouvement pour la gestion de l’offre. En date du 4 juin, il ajoutait n’avoir obtenu aucune information indiquant qu’il y aurait eu une concession sur la gestion de l’offre à la table de négociation. Marcel Groleau attendait néanmoins des nouvelles de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland. Il demeure « inquiet », considérant la pression américaine sur le front commun canado-mexicain.

Au moment de publier, La Terre attendait une réaction des Producteurs laitiers du Canada et du bureau du premier ministre Trudeau afin de préciser la position canadienne.