Actualités 14 août 2017

Des pistes pour optimiser la production de petits fruits

L’été au Québec est, pour plusieurs, synonyme d’abondance de petits fruits. La production locale de ces « super fruits », de plus en plus reconnus pour leurs bienfaits sur la santé humaine, fait face à une demande croissante.

Toutefois, sous nos conditions, de nombreux éléments peuvent limiter la production, incluant les facteurs abiotiques (tels que le climat et la nutrition minérale de la plante) et les facteurs biotiques (tels que les agents pathogènes et les insectes ravageurs). Afin de répondre à la demande et de rester compétitifs dans le marché actuel, les producteurs québécois de petits fruits doivent se tourner vers une gestion intégrée de leur système de production pour en optimiser la durabilité à long terme.

Cette gestion doit être globale et prendre en considération les aspects économiques, environnementaux et sociaux afin de créer un bon équilibre entre le désir d’atteindre une bonne productivité ainsi que le souci de répondre aux attentes des consommateurs en matière de qualité et d’assurer la pérennité de la production.

Trois volets

Le volet économique inclut les coûts de production et les revenus liés au rendement en fruits obtenus, alors que le volet environnemental se concentre principalement sur l’utilisation des ressources (telles que l’eau, les fertilisants et les pesticides) et l’impact potentiel de cette utilisation. Le volet social, trop souvent mis de côté dans une telle analyse, prend, quant à lui, en considération le bien-être des travailleurs ainsi que la complexité de gestion de l’agroécosystème en général.

Chaque décision prise en cours de production aura des conséquences plus ou moins importantes sur l’ensemble du système. C’est pourquoi une approche intégrée est essentielle. Des outils de guide à la décision spécifiques à la production de petits fruits existent d’ailleurs en Europe et sont présentement en développement pour le Québec. Ceux-ci permettent une évaluation objective et précise de critères visant à faciliter la prise de décision afin d’assurer une évolution durable des systèmes de production tout en optimisant la qualité générale des cultures. Cette évaluation peut viser les objectifs suivants :

  • Choisir des cultivars en fonction du calendrier de production souhaité;
  • Ajouter une nouvelle culture ou modifier les pratiques culturales existantes;
  • Guider l’implantation et le maintien d’un programme de lutte intégrée;
  • Améliorer la gestion de la main-d’œuvre disponible et du travail;
  • Orienter les investissements dans les infrastructures (par exemple l’ajout de grands tunnels ou la mise à jour des systèmes automatisés de gestion de la fertigation).

Tensiomètre de sol

Le tensiomètre de sol est un bon moyen d’évaluer le stress hydrique des plantes et de déterminer l’eau disponible pour la culture. Toutefois, afin d’en tirer le plein potentiel, on doit gérer son utilisation de façon intégrée. L’optimisation des systèmes de production de petits fruits au Québec doit être basée sur une meilleure compréhension des interactions qui sont en constante évolution dans l’agroécosystème.

 

Une collaboration de Valérie Gravel, agronome

Professeure adjointe en horticulture durable, Université McGill