Page conseils 1 mars 2021

La babésiose bovine au Québec : une maladie à surveiller

L’augmentation des températures nous affecte tous et conduit, entre autres, à la propagation de maladies parasitaires, parmi lesquelles on retrouve la babésiose. Cette maladie affecte considérablement les bovins, mettant la production en danger. Il importe d’anticiper la propagation des maladies pour protéger la production animale au Québec.

Ces dernières années, l’utilisation du terme « changements climatiques » est de plus en plus fréquente, ce qui le rend bien connu de tous. Mais saviez-vous que l’augmentation des températures au Canada s’accélère deux fois plus vite que dans le reste du monde? Cela peut-il avoir des effets sur la production animale canadienne? La réponse est oui, bien sûr, car il y a une relation bien établie entre les changements climatiques et l’émergence des maladies infectieuses.
En effet, l’augmentation des températures dans tout le pays permet le développement et la reproduction de vecteurs qui proviennent du sud du continent et qui transmettent certaines de ces maladies, en particulier les zoonoses. Parmi ces vecteurs, on trouve les tiques du genre Ixodes qui peuvent transmettre la babésiose bovine, une maladie qui pourrait devenir endémique au Canada.

Qu’est-ce que la babésiose?

La babésiose est une infection parasitaire causée par des parasites protozoaires du genre Babesia, dont Babesia bovins est la principale espèce causant cette maladie chez les bovins. Le parasite se multiplie à l’intérieur des globules rouges en les détruisant, conduisant à une anémie généralisée. En plus, il entraîne d’autres symptômes chez les bovins comme la fièvre, l’anorexie ou un choc circulatoire, ce qui provoque la mort de l’animal et de graves pertes économiques. Bien que la maladie n’affecte que les bovins adultes, elle peut causer des avortements chez les animaux infectés, ce qui en aggrave les conséquences économiques. Il faut donc rester prudent.

Comment agir?

Bien qu’il existe des traitements parasitaires capables d’éliminer le parasite, l’effet que ceux-ci peuvent avoir sur la production laitière et la viande est inconnu. Par conséquent, la meilleure façon de contrôler la propagation est de réaliser une surveillance approfondie chez vos animaux, mais aussi dans vos installations, pour éliminer la présence de ces tiques. De plus, comme il s’agit d’un parasite qui va envahir les globules rouges, une attention particulière doit être portée à la propreté ainsi qu’au contact sanguin entre les animaux.

Si un cas se présente dans vos élevages, n’oubliez pas de contacter les autorités, car il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire au Canada. Celles-ci pourront vous aider à contrôler la situation. C’est un effort collectif! 

Lorena Bernardo, Noélie Douanne, Audrey Corbeil, Dr. Christopher Fernandez-Prada, Groupe de recherche sur les maladies ­infectieuses en production animale, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal