Ma famille agricole 13 décembre 2020

Une relève bien en selle pour d’autres décennies

SAINT-FERDINAND – Les perspectives d’avenir se sont assombries pour Renée Vigneault et Martial Ruel en 2005 lorsqu’ils ont vu leur fille Stéphanie quitter le nid familial en raison de ses études. Sans relève, ils envisageaient la possibilité de vendre l’entreprise. Une décennie plus tard, la situation a complètement changé. Le troupeau Holstein de la Ferme Halifax a presque doublé, tout comme l’érablière familiale.

La décision de Stéphanie Ruel d’étudier à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe a changé sa vie. Elle a trouvé sa vocation en plus de rencontrer son conjoint, Benoit Quintal. Ensemble, ils représentent la sixième génération d’agriculteurs chez les Ruel. Une tradition qui persiste depuis 1878.

« J’aimais les animaux, mais j’avais dit à mon père que je ne voulais pas prendre la ferme lorsque j’ai commencé à l’ITA en production animale, raconte Stéphanie. Mes stages m’ont permis de découvrir autre chose et c’est vers la fin de ma technique que j’ai réalisé ce que je voulais faire. »

Utiliser les forces de chacun

Puisque le conjoint de Stéphanie s’y connaît en mécanique agricole et travaillait dans une entreprise spécialisée dans l’installation d’équipement de traite après ses études en 2008, la famille Ruel n’a pas perdu de temps pour utiliser les forces de chacun. L’objectif était simple : intégrer la relève rapidement.

Des travaux pour moderniser la ferme en stabulation libre ont été réalisés en 2013. Cela a permis de doubler le cheptel qui atteint près de 100 bêtes. La ferme s’est également dotée d’un robot de traite.

Zoé (8 ans) et Xavier (7 ans) sont particulièrement fiers de présenter leurs produits qu’ils ont commencé à fabriquer en mars dernier, lors du confinement.
Zoé (8 ans) et Xavier (7 ans) sont particulièrement fiers de présenter leurs produits qu’ils ont commencé à fabriquer en mars dernier, lors du confinement.

La famille a également appuyé sur l’accélérateur dans sa production acéricole. En l’espace de quelques années, l’érablière est passée de 5 000 à 9 000 entailles. Benoit Quintal a d’ailleurs travaillé pour que celle-ci obtienne la certification biologique.

« C’est une fierté de voir la ferme prospérer, souligne Renée Vigneault. Depuis l’arrivée de Stéphanie et de son conjoint, l’évolution a été rapide. »

« J’adore! s’exclame Martial Ruel, qui prévoit compléter le transfert de la ferme à sa fille et son gendre dans les prochains mois. J’aime ça voir que ça progresse et j’essaie de participer à ma façon. »

Stéphanie songe à la possibilité d’ajouter une autre production dans les prochaines années pour diversifier les actifs. « Je n’aurais pas pris la relève s’il n’y avait pas eu l’érablière avec la ferme laitière, indique la mère de famille âgée de 32 ans. Mon intérêt n’est pas seulement pour les vaches. J’ai une passion pour l’agriculture dans son ensemble. »

La productrice complétera sous peu une formation en entrepreneuriat à l’Université Laval. Elle compte tout mettre en œuvre pour poursuivre la tradition des Ruel pendant encore quelques décennies.

Des enfants à occuper pendant la pandémie

Pour occuper leurs enfants durant le confinement, Stéphanie Ruel et Benoît Quintal ont trouvé une façon de jumeler la pédagogie à l’agriculture. « À un moment donné, les tablettes électroniques, c’était trop. Nos deux plus vieux, Zoé et Xavier, ont décidé de commencer à fabriquer des bacs à fleurs avec leur grand-père, en plus de cuisiner des tartes et de produire du jus de pomme à la maison », explique le père âgé de 39 ans. Les enfants ont aussi commencé à vendre le fruit de leur travail à des proches, tout en leur préparant des factures. « Ça permet de pratiquer l’écriture et les mathématiques, se réjouit Stéphanie. On essaie de rendre ça agréable pour leur permettre de découvrir tout ce qui peut être relié à l’agriculture en même temps. »

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