Une première génération qui n’a pas froid aux yeux

Nicolas Turcotte et Rhéa Loranger venaient tout juste de terminer leurs études collégiales quand ils ont acquis leur premier élevage de pigeonneaux.

Armés d’une détermination à toute épreuve, ils forment la première génération d’une famille agricole qui n’a pas eu peur de relever les défis et de prendre des risques pour créer l’Élevage des pigeonneaux Turlo, une entreprise aujourd’hui active dans trois secteurs d’activités.

Nicolas Turcotte et Rhéa Loranger ne sont ni l’un ni l’autre issus d’une famille d’agriculteurs. C’est par ricochet, grâce à sa mère, que Nicolas a découvert sa passion. Comme c’était souvent le cas à l’époque au sein des fratries nombreuses, la mère de Nicolas, Denise Germain, a grandi dans une autre famille, à la ferme des Méthot à Inverness, avant de déménager en ville. « Je suis né à Lévis, raconte Nicolas, mais dès l’âge de 12 ans, j’allais passer mes fins de semaine et mes vacances à la ferme des Méthot. » L’agriculteur estime avoir passé plus de temps dans cette famille que chez lui. Il ne se doutait pas encore que l’agriculture habiterait son quotidien plus tard. Le destin a fait en sorte que dès 2004, son amoureuse Rhéa et lui ont démarré une production de pigeonneaux de chair dans un bâtiment loué. Ils ont d’abord pratiqué l’agriculture les soirs et les fins de semaine en occupant chacun un emploi à l’extérieur de leur entreprise naissante.

L’entreprise transforme quelque 3 000 porcs par année.
L’entreprise transforme quelque 3 000 porcs par année.

Enfin chez soi

Puis en 2006, ils ont acheté une ferme porcine de 49 hectares munie d’une érablière à Saint-Gervais. L’agriculture est alors devenue leur occupation à temps plein. En plus d’élever des porcs dans la porcherie, ils ont transformé le hangar à machinerie en pigeonnier et rapidement, le couple a mis en place son propre système de commercialisation. « On fait toutes les étapes de l’élevage sans antibiotique à la découpe, la transformation et la mise en marché », précise Nicolas. Il n’y a que l’abattage qu’ils ne font pas. L’entreprise transforme quelque 3 000 porcs par année. L’élevage de pigeonneaux de chair a diminué à cause de la pandémie, mais le couple souhaite relancer la production à court terme. « Les sucres, c’est notre loisir », lance Nicolas en souriant.

Il faut bien l’admettre; avec le travail et quatre enfants âgés de 6 à 12 ans, le couple n’a pas beaucoup de temps pour les vacances. « On prend une semaine en été et une autre en hiver », dit-il. Si les enfants souhaitent poursuivre les activités de l’entreprise un jour, la diversité fait en sorte qu’elle pourrait les faire vivre tous les quatre avec une meilleure qualité de vie, croit le producteur. Mais il se sait encore bien loin de la retraite. 

L’esprit de famille

L’Élevage des pigeonneaux Turlo regroupe une vingtaine d’employés qui forment une grande famille. La preuve, mentionne Nicolas : « Quand on a ajouté le porc à notre mise en marché, la première boucherie était située dans le sous-sol de la maison. Ma mère venait faire à manger le midi et il y avait toujours deux ou trois tablées. Les employés mangeaient à la table familiale. C’était la même chose pour les partys de Noël qui se tenaient dans notre maison. »