Un jeune producteur ovin persévérant

SAINT-ALEXIS-DES-MONTS — La persévérance du jeune producteur d’ovins Mikael Lemay, de Saint-Alexis-des-Monts, en Mauricie, suscite l’admiration de ses parents Denise Douaire et Michel Lemay. « Je suis fier au max, lance ce dernier. Il est fonceur, tenace et très travaillant. »

Mikael Lemay s’est aventuré dans la production ovine il y a presque 10 ans, muni de sa volonté et de sa débrouillardise, avec un maximum d’investissement… de temps et d’efforts, et ce, sans subvention.

« Impossible d’avoir des subventions, dit-il en haussant les épaules. Je n’y étais pas admissible parce que je n’avais pas le diplôme nécessaire. »

Qu’à cela ne tienne. Le jeune homme s’est retroussé les manches et a réalisé son projet. « J’ai eu beaucoup d’aide de ma famille, mentionne-t-il. Mes parents sont toujours là pour moi. »

Les résultats sont probants. Son troupeau compte maintenant plus de 800 moutons, ce qui en fait l’un des plus importants de la région. « Je devrais franchir le cap du millier d’ici l’an prochain », précise-t-il, confiant.

Le troupeau de Mikael est passé à 800 têtes l’an dernier avec l’achat de 350 bêtes dans un encan à Amos.
Le troupeau de Mikael est passé à 800 têtes l’an dernier avec l’achat de 350 bêtes dans un encan à Amos.

La fibre agricole

Même si les parents de Mikael ne sont pas dans le domaine, la fibre agricole est bien présente dans la famille. Les parents de sa mère étaient notamment producteurs laitiers à Saint-Didace dans la région de Lanaudière, ce qui explique que Mme Douaire soit activement impliquée dans les activités de la bergerie, principalement dans les soins aux animaux. Du côté paternel, grands-parents et arrière-grands-parents s’adonnaient depuis longtemps à l’élevage de petits animaux.

Mikael avoue avoir compris très jeune qu’il s’orienterait vers la production animale. « Avant de choisir le mouton, j’ai essayé de nombreux élevages : l’autruche, l’émeu, le faisan, le lama et le cochon vietnamien. J’ai même eu une vingtaine de bœufs, mais dans ce cas, les investissements requis étaient trop importants. »

C’est donc vers la production ovine que s’est porté son choix. Évidemment, les débuts étaient très modestes. « J’ai commencé avec un couple de moutons qui m’a donné quelques agneaux. C’est là que j’ai su que c’est ce que je voulais produire. »

Le troupeau a considérablement grossi au cours de la dernière année avec l’ajout de 350 bêtes achetées lors d’un encan à Amos. « Je n’avais pas vraiment le choix. Il fallait augmenter le cheptel pour obtenir un revenu intéressant », poursuit le producteur, qui ne possède pas de terre. Il compte cependant acheter le terrain de ses parents sur lequel se trouvent ses bâtiments de ferme.

Son troupeau de 800 moutons engendre annuellement autour de 1 400 brebis qui sont vendues directement à l’abattoir lorsqu’elles ont environ trois mois et pèsent 25 kg.

« Si j’en produisais davantage, c’est certain que je réussirais à les écouler. Seulement pour la fête de Pâques, j’en ai livré 250 et l’abattoir en aurait pris plus si j’avais pu fournir. » Ses succès rendent Mikael confiant en l’avenir. Il est fin prêt à retrousser ses manches pour le bâtir

Une nouvelle construction

C’est d’abord dans le garage de son père que Mikael Lemay a abrité ses premiers animaux. On le devine, l’espace est rapidement devenu insuffisant. Le parc immobilier a donc pris de l’ampleur à mesure que le troupeau grossissait.

« On a pris notre bois et notre temps pour construire les deux premières bergeries », explique Mikael. C’est la même recette qu’il appliquera pour le troisième bâtiment qui devrait être érigé d’ici l’an prochain.

Le jeune homme sait déjà qu’il pourra compter sur l’aide de sa famille. « On va être là », précise son père, qui est propriétaire d’une entreprise d’excavation et qui n’hésite pas à mettre sa machinerie au service du projet de son fils.

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