Ma famille agricole 4 février 2018

Un trio déterminé, ambitieux et passionné

VICTORIAVILLE — « Mes gars ont autant d’ambition que j’en avais quand j’étais jeune, soutient Gilles Tourigny. On avait une ferme de moindre dimension et ils ont triplé sa grosseur en quelques années! Leur force est qu’ils se complètent. C’est une fierté pour moi de voir que l’entreprise est bien gérée et de ne plus avoir à m’en occuper! »

Gilles et ses deux fils s’entendent à merveille à la Ferme Deslacs. Chacun est pleinement conscient de son rôle : le père -s’occupe davantage du côté commercial, tandis que Stéphane et Carl se partagent la gestion et la régie du troupeau. 

Alors que les conjointes travaillent à l’extérieur pour Financement agricole Canada, la mère des deux fils, Lisette Leblanc, est à la retraite et s’occupe parfois de l’entretien paysager de la ferme.

Rien d’impossible

« Pour mon grand-père Antonio, il n’y avait rien d’impossible, et ce gène s’est transmis de génération en génération, relate Stéphane Tourigny. Il se faisait traiter de fou à l’époque. Le troupeau comptait une quinzaine de vaches dans les années 1950, et il vendait quatre vaches croisées pour en acheter une pur sang! Il visait toujours le plus haut possible pour avoir les plus beaux animaux. »

Au fil des ans, la Ferme Deslacs a fait l’acquisition de deux autres fermes à proximité. Cela lui a permis d’accroître ses ventes pour atteindre un sommet de 961 vaches vendues en 2017. 

L’entreprise dispose aujourd’hui de près de 500 hectares et compte 700 bêtes, dont 270 vaches en lactation qui produisent leur quota de 246 kg de lait. Les propriétaires se distinguent par leur esprit compétitif et leur volonté de se démarquer.

Dès leur jeune âge, Stéphane et Carl étaient certains de vouloir se lanc   ser dans l’élevage de Holsteins. Crédit photo: Frédéric Marcoux
Dès leur jeune âge, Stéphane et Carl étaient certains de vouloir se lanc ser dans l’élevage de Holsteins. Crédit photo: Frédéric Marcoux

Relève

Pour l’instant, nul ne sait s’il y aura une quatrième génération de Tourigny à la tête de la Ferme Deslacs. Les quatre enfants de Carl et les deux fils de Stéphane, des passionnés de hockey, sont encore jeunes. 

« On ne prendra pas d’expansion dans les prochaines années, mentionne Stéphane. On pense à trouver un autre créneau en agriculture pour se diversifier, mais on ne sait pas encore lequel. »

Chose certaine, il ne cache pas son rêve de redevenir Maître-éleveur en 2020, pour une quatrième fois. Après tout, viser le sommet est une affaire de famille chez les Tourigny! 

Se relever rapidement d’une catastrophe

En 2004, les trois propriétaires ont perdu leur étable et plus d’une centaine de bêtes sur les 280 de l’époque dans un incendie. La discussion pour savoir s’ils devaient rebâtir ou non a duré quelques minutes, confie Stéphane. La famille a retroussé ses manches. Elle a reconstruit une étable à son goût et a pratiqué la transplantation embryonnaire de quelques vaches rescapées pour revenir en force.