Ma famille agricole 5 juillet 2020

Quatuor aux commandes d’une ferme gourmande

SAINTE-MARIE — Depuis qu’Anne et Josée Marcoux ont rejoint l’entreprise familiale jusque-là gérée par leurs parents, la Bleuetière Marland a entamé avec succès un virage vers l’agrotourisme. On vient en grand nombre pour savourer les délices gourmands concoctés par ces deux générations de propriétaires.

Anne Marcoux, 31 ans, et sa sœur Josée, 33 ans, ont officiellement commencé à s’impliquer à la ferme familiale en 2016. Toutes deux y ont cependant été élevées par Alain Marcoux et Sylvie Ferland, les propriétaires issus de la deuxième génération d’agriculteurs. « À l’époque, ils venaient de se départir de leurs bêtes, des veaux de lait et des vaches à bœuf. Ils souhaitaient se consacrer au travail aux champs, leur véritable ­passion », raconte leur fille Anne.

C’est au tournant du millénaire qu’Alain Marcoux et sa complice ont découvert la culture des bleuets. Malgré les indications contraires d’agronomes, qui jugeaient leurs terres de Sainte-Marie-en-Beauce peu propices à faire pousser la célèbre baie comestible, ils décident néanmoins de se lancer. Aujourd’hui, on y retrouve 9000 arbrisseaux de bleuets en bonne santé, surtout la variété Patriot, de même que des plants de fraises, de ­framboises et de camerises.

Aux petits fruits s’ajoute la culture du maïs sucré et de légumes divers. Aussi, chaque printemps, une érablière de 2450 entailles fournit du précieux sirop d’érable à la Bleuetière Marland. L’ensemble de ces produits sont ensuite cueillis, consommés ou transformés sur place, grâce au bar laitier et au kiosque à la ferme. « Nous utilisons d’une manière ou d’une autre 95 % des bleuets que nous produisons », souligne Anne, qui a ­étudié en administration à l’Université Laval.

Volet agrotouristique

La volonté de prendre un virage vers le tourisme gourmand se justifie par le parcours académique des deux sœurs – Anne a complété une formation en administration des affaires, tandis que Josée a étudié en ressources humaines. Pour l’instant, les enfants sont responsables du volet agrotouristique, ­tandis que les parents s’occupent de la ­production agricole.

Depuis l’année dernière, on retrouve à la ferme un comptoir à pizza napolitaine.
Depuis l’année dernière, on retrouve à la ferme un comptoir à pizza napolitaine.

Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis que Lionel Ferland et Hermance Vallée ont mis sur pied leur exploitation de vaches laitières et de porcs au milieu du siècle dernier. Les fondateurs sont d’ailleurs demeurés impliqués à la ferme familiale bien après l’avoir cédée à leur fille Sylvie et son conjoint Alain en 1987. « Mon grand-père vivait à proximité jusqu’à tout récemment. Il venait faire son tour régulièrement », se souvient Anne avec un brin de nostalgie. 

Saison prometteuse malgré tout

Ouvre, n’ouvre pas? À l’instar de bien des restaurateurs de la province, la famille Marcoux-Ferland a dû composer avec les restrictions sanitaires imposées par le gouvernement du Québec pour freiner la propagation de la COVID-19 ce printemps. « Nous avons ouvert le commerce en mai plutôt qu’à la mi-avril. Seules des commandes pour emporter étaient offertes », explique Anne Marcoux. L’annonce de la réouverture des restaurants dès la mi-juin a été accueillie avec soulagement. Lors du passage de La Terre, les derniers préparatifs en vue de l’inauguration de la terrasse allaient d’ailleurs bon train. « Nous effectuons le gros de notre chiffre d’affaires annuel en juillet et en août. Au final, notre saison ne devrait pas trop s’en trouver affectée. »

Maxime Bilodeau, collaboration spéciale

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