Ma famille agricole 27 septembre 2020

Producteurs maraîchers depuis la Nouvelle-France

LÉVIS – Les Marcoux font partie intégrante de l’histoire des marchés publics de Québec. Et pour cause : Pierre, premier Marcoux d’Amérique arrivé à Beauport au 17e siècle, tenait étal à la Place Royale de Québec, où il écoulait les surplus de son potager. La 11e génération perpétue cette tradition. Jean-François, 44 ans, et Patrick, 42 ans, sont à la tête de Légumier Marcoux, qui vend 35 variétés saisonnières de légumes dans trois grands marchés publics de la région.

« Bon an, mal an, nous réalisons [dans les marchés publics] 95 % de notre chiffre d’affaires. Le rapport direct avec le consommateur est important pour nous; il est à la base de notre modèle d’affaires », explique Jean-François Marcoux, qui est copropriétaire de la ferme familiale avec son cousin Patrick depuis 2010. Il agit aussi à titre de président de la coopérative du Marché de Lévis et de celles du Grand Marché de Québec et du Marché public de Sainte-Foy.

Légumier Marcoux a été mis sur pied en 1979 par les frères Lucien et Raymond Marcoux, aujourd’hui respectivement âgés de 78 et 74 ans. La rareté de terres cultivables dans le coin de Beauport les a incités à s’établir à Saint-Nicolas, sur la rive sud de Québec. « Nous sommes partis de zéro, avec une grange délabrée, un vieux tracteur et une pelle ronde », raconte Raymond. « Les premières années, nous travaillions littéralement 7 jours sur 7 », renchérit Lucien, qui a contribué à la fondation du Marché de Lévis en 1998.

Deux autres serres s’ajouteront bientôt à la serre principale de Légumier Marcoux, ce qui portera la capacité totale à plus de 20 000 pi2.
Deux autres serres s’ajouteront bientôt à la serre principale de Légumier Marcoux, ce qui portera la capacité totale à plus de 20 000 pi2.

Croissance

La popularité des marchés publics aidant, Légumier Marcoux connaît une croissance soutenue. Lors du passage de La Terre à la fin août, des ouvriers s’affairaient d’ailleurs à agrandir le bâtiment principal de la ferme. À terme, un kiosque à la ferme ainsi qu’un garage chauffé et isolé y seront aménagés. « Nous pourrons vendre directement au public, de même qu’entreposer et entretenir notre parc de machinerie agricole, d’une valeur de 750 000 $ », indique Patrick Marcoux.

En parallèle, deux serres de 5 000 pi2 chacune sont aussi en cours de construction, ce qui portera la capacité totale de production serricole de Légumier Marcoux à plus de 20 000 pi2. Avec ces investissements de l’ordre d’un demi-million de dollars, l’entreprise espère diversifier ses sources de revenus, maximiser ses bénéfices et ainsi mieux faire face aux défis des prochaines années, notamment en ce qui a trait aux changements climatiques.

« La sécheresse de juin nous a porté un dur coup; nous avons perdu une dizaine d’acres de carottes sur les 18 que nous cultivons. Nos lacs artificiels et systèmes d’irrigation sont de peu d’utilité s’il manque la ressource première, l’eau », reconnaît Jean-François. « On ne peut pas se croiser les bras : il faut moderniser sans cesse l’entreprise si nous voulons éventuellement la léguer à notre relève », conclut le père de quatre enfants âgés de 7 à 13 ans. 

À la défense du Grand Marché de Québec

La fermeture du Marché du Vieux-Port et la relocalisation des commerçants au Grand Marché de Québec en 2019 est loin de faire l’unanimité. Jean-François Marcoux, qui est président de la coopérative du Grand Marché de Québec, se porte à la défense de l’endroit. « Chez Légumier Marcoux, nous avons doublé notre chiffre d’affaires, et nous ne sommes pas les seuls! Les habitudes se prennent petit à petit; le pari de la Ville de Québec de créer un nouveau pôle d’attraction sur le site d’ExpoCité rapporte », estime-t-il.

Maxime Bilodeau, collaboration spéciale

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