Poursuivre la tradition en faisant autrement

SAINTE-ÉLISABETH — En huit générations de Coutu, la ferme de Sainte-Élisabeth est passée d’une vocation agricole de subsistance à la production laitière, puis à la culture maraîchère. Pascale Coutu et sa famille ont développé une expertise unique avec La Courgerie, qui produit plus de 300 variétés de courges.

La ferme comporte même un volet pédagogique dont profitent les touristes et les enfants des camps de jour et des garderies.

Huitième de toute une lignée de Coutu à vivre de la grande terre de Sainte-Élisabeth, dans Lanaudière, Pascale Coutu y a fondé La Courgerie. Avec son mari Pierre Tremblay, elle cultive plus de 300 variétés de courges et de cucurbitacées, tout en accueillant les touristes.

« On fait ce qu’on aime le mieux. Choisir ce qu’on aime, c’est ça qui marche. Il faut être souple et accepter de faire les choses autrement », dit Pascale Coutu. 

Poursuivre dans la tradition des vaches laitières comme ses parents n’a jamais fait partie de ses plans. « C’est quand j’ai compris qu’autre chose était possible sur cette terre que j’ai envisagé de prendre la relève. » 

Ghislaine et André, les parents de Pascale, ont toujours été impliqués socialement, une passion qu’ils lui ont transmise. « Dans mon enfance, il s’en passait, des choses, chez nous, se rappelle-t-elle. Leur implication m’a beaucoup marquée, tout comme le fait que mon grand-père vivait juste à côté. » Pascale Coutu est aujourd’hui très heureuse de voir son fils côtoyer ses grands-parents de la même façon.

La boutique de La Courgerie accueille les touristes chaque automne. Gracieuseté de La Courgerie.
La boutique de La Courgerie accueille les touristes chaque automne. Gracieuseté de La Courgerie.

Quand Pascale est aux champs, Pierre s’occupe de la cuisine et de la transformation. François, leur fils de 16 ans, leur donne un coup de main au service à la clientèle, tout comme ses grands-parents. Ghislaine est très appréciée des clients de la boutique, et les enfants des camps de jour en visite ne cessent de demander André.

Sauf quatre à cinq semaines dans l’année où il faut engager de la main-d’œuvre, l’ensemble des travaux de la ferme se fait en famille. « On a développé notre projet d’entreprise en fonction de la vie familiale qu’on voulait mener », dit Pierre Tremblay. Pendant trois ans, Pascale a fait l’école à la maison à son fiston. Quand il était bébé, c’est sa grand-mère qui le gardait lorsque Pascale allait cueillir les courges aux champs.

« C’est un lieu de bonheur et de vie, chez nous, et on en est conscients », dit la maraîchère. L’entreprise et la famille, tout est intimement lié chez les Coutu. « L’entreprise est basée sur la famille. S’il y en a un qui craque, les autres peuvent craquer aussi, alors on s’occupe les uns des autres », dit Pierre Tremblay. 

En passant par les escargots

C’est un an après leur mariage que Pierre et Pascale ont eu l’idée de reprendre la ferme. « C’est de valeur que ça ne t’intéresse pas; ce serait un beau projet d’entreprise », a dit Pierre à Pascale, un matin, devant un café. « Tout à coup, j’ai réalisé qu’il était possible de faire autre chose que d’élever des vaches, et c’est là que m’est apparu un jardin », raconte Pascale. Le couple a fait diverses tentatives, notamment l’élevage d’escargots, puis de cailles, avant de choisir les courges et l’agrotourisme, une voie toute naturelle pour Pascale, diplômée en tourisme.