Ma famille agricole 18 février 2018

Les Arnold donnent au suivant

SAINT-FÉLIX-DE-KINGSEY — Quand Ambros Arnold a choisi l’agriculture comme mode de vie, son père Josef a acheté une terre à Saint-Félix-de-Kingsey pour la lui revendre un an plus tard. Il a fait de même pour ses autres enfants.

Lui-même aujourd’hui père de quatre enfants, Ambros souhaite, à son tour, donner au suivant et aider les siens à se lancer en agriculture, à condition qu’ils en fassent eux-mêmes le choix.

« On a commencé en 1997 avec 25 vaches et 25 génisses de remplacement, explique Ambros. Aujourd’hui, on possède environ 160 têtes, dont 65 à la traite à l’année. On produit aussi un peu de maïs fourrager pour la consommation des vaches. »

Né en Suisse, Ambros Arnold est arrivé à Danville à l’âge de cinq ans. C’est là qu’il a grandi. Il se considère comme la 2e génération de Suisses à labourer le sol québécois.

Ambros et sa conjointe, Anita, ont quatre enfants. Chacun a ses tâches à la ferme familiale. « Ils étaient tout jeunes et je les promenais en carrosse à la ferme, raconte Anita. Quand il faisait trop froid, je leur disais de rester à la maison, mais rien à faire, ils venaient à la ferme. »

Le petit Samuel, pour qui semer est une passion, entouré de ses parents. Crédit photo : Guillaume Cloutier / TCN
Le petit Samuel, pour qui semer est une passion, entouré de ses parents. Crédit photo : Guillaume Cloutier / TCN

La relève

Les quatre enfants suivront-ils les traces de leurs parents? Rien d’officiel, mais tout laisse croire que oui. L’aînée, Tanja, suit actuellement un cours à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe. « Elle vient d’avoir 18 ans. C’est une mordue des animaux », dit sa mère.
Le cadet, Philipp, né en 2001, suivra les traces de sa sœur prochainement. « Il s’intéresse à tout, dit son père. Ça fait un petit bout de temps qu’il démontre de l’intérêt pour l’agriculture. »

Patrick, de son côté, est un passionné de mécanique. « Il nous aide à la ferme, bien sûr, mais ce qu’il aime, c’est aller au garage et bricoler », souligne Anita.

Et puis, il y a Samuel, 12 ans, le plus jeune. « Lui, il veut semer, dit fièrement son père. Il a ses petites parcelles à lui. Quand on épand du fumier, il s’en prend pour ses parcelles. Quand j’étends de l’engrais chimique, il prend un gant et va gratter ce qui reste sur le chariot pour l’utiliser. »

Le petit a d’ailleurs reçu le cadeau qu’il souhaitait à Noël : un semoir! Il a déjà hâte de s’en servir au printemps. « Il a planté des graines, les a laissées venir à maturité, a récolté et fait sécher, puis a repris les graines pour ensemencer de nouveau. Il a réalisé toutes les étapes du cycle de la vie », analyse son père, ému. 

Leur propre choix

Pour Ambros et Anita, il n’est pas nécessaire qu’un de leurs enfants suive leurs traces. L’important, c’est que chacun fasse son propre choix de vie.

« Pour vivre de l’agriculture, il faut être passionné. S’ils ont envie de se lancer dans l’aventure, on fera notre maximum pour les aider à démarrer leur projet, tant que ça vient d’eux, conclut Ambros Arnold. Quand est venu le temps de démarrer mon entreprise, mon père nous a donné un coup de main. Il a fait sa part. Là, c’est notre tour d’aider les nôtres. On a eu de l’aide, alors on fera notre part, nous aussi. »