Actualités 4 décembre 2022

Les champions de l’agriculture sur les toits

Les enjeux de l’autonomie alimentaire et de l’agroenvironnement étant cruciaux, l’animateur du balado Le son de la Terre, Vincent Cauchy, s’est entretenu avec la directrice des communications d’une entreprise pionnière dans ces domaines, Yourianne Plante.

Il s’agit d’un retour pour elle aux Fermes Lufa, après avoir été directrice générale de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec.

Q
La production de vos serres représente quel pourcentage dans la composition des paniers Lufa?

R
En ce moment, nous avons quatre serres qui produisent sur l’équivalent de six terrains de football. Avec ces serres-là, nous avons les légumes frais de base : tomates, concombres, aubergines, laitue, fines herbes et poivrons. Ça représente environ 30 % de notre catégorie fruits et légumes.

Q  
Et pour la portion restante, comment faites-vous pour choisir les producteurs et les partenaires avec lesquels vous faites affaire?

R
On se considère un peu comme les moutons noirs de l’alimentation. On aime les gens qui ont ça en eux, avec des valeurs très ancrées, des gens qui font des choses autrement et qui veulent embarquer dans notre folie de livrer les produits les plus frais aux consommateurs. L’aspect local est aussi très important. Pour nous, ce qui est local, c’est le plus près de l’endroit où on se trouve. Dans certaines catégories, on va opter pour un approvisionnement de type direct. Par exemple, nos clients veulent des bananes. On se demande alors comment aller s’approvisionner en bananes avec le moins d’intermédiaires possible
.

Q  
Et une fois que vous avez trouvé le bon fournisseur, quelle est la nature du lien qui se forme entre Lufa et lui?

R
À partir du moment où le producteur nous promet un approvisionnement d’un produit recherché, nous avons presque un mariage. On va avoir une relation en continu. Si c’est un produit agricole, la planification va se faire en début de saison en lien avec les volumes. On accompagne également les producteurs dans leurs processus de certification vers le bio. C’est aussi important que nos partenaires actuels se développent en même temps que la demande augmente.

Q 
À quel moment est-ce que les Fermes Lufa ont réalisé que le contenu des paniers ne pouvait se limiter à la production en serres sur toit?

R
Le marché en ligne est arrivé en 2013. Le développement des serres s’est poursuivi, mais on a vite vu qu’on pouvait devenir une espèce d’agrégateur de produits locaux pour les Québécois et qu’on pouvait être le maillon manquant dans la chaîne. Pour plusieurs producteurs, la mise en marché, ce n’est pas leur dada. On se trouve à être les distributeurs pour les mettre en valeur.

Q 
Comment vivez-vous avec la dualité qui existe entre le modèle de l’agriculture traditionnelle en sol et la production urbaine en serres sur toit?

R Avec les années, on a réalisé qu’on est complémentaires des productions traditionnelles. Autant notre production urbaine est importante pour aller chercher des clients qui recherchent une fraîcheur, autant on ne fera jamais pousser de pommes de terre sur les toits. On a des centaines de produits qui ne peuvent être efficacement produits sur les toits. Notre mission est de développer un meilleur système alimentaire. On s’entend qu’un système, on ne fera pas ça tout seul. C’est un écosystème à créer avec l’ensemble des joueurs. L’objectif est de soutenir les bonnes pratiques, celles que l’on considère comme les plus soutenables à long terme. C’est pour ça qu’on croit en la certification bio, au sans pesticides. 

Écoutez l’entrevue complète au laterre.ca/balado pour en savoir plus sur l’histoire rocambolesque de son arrivée aux Fermes Lufa.