Actualités 22 septembre 2017

Joe Bocan, une inspiration née dans la forêt

SAINTE-MARCELLINE — Joe Bocan nous accueille dans la maison où ses enfants ont grandi, son refuge depuis les 20 dernières années; une demeure lumineuse, perchée au bord du lac Léon, dans un coin retiré de Sainte-Marcelline-de-Kildare.

« Je suis venue ici parce que je connaissais bien la région, raconte la chanteuse. Je me souviens encore de l’année où mes parents ont construit notre chalet. J’étais tellement heureuse de découvrir la campagne. Je sentais une liberté que je n’avais pas en ville, une immensité, une sensation nouvelle de ne pas être surveillée. »

Tout un changement pour la petite fille de Montréal. « Mon père était commis voyageur. On vivait dans le coin du métro Sauvé. C’était la vraie ville. »

Dans ce chalet de Saint-Alphonse-Rodriguez, Joe Bocan a également vécu l’amitié. « J’y allais souvent avec mes amis René Richard Cyr, Claude Poissant, et tous les autres. »

Pour elle, la nature, c’était le bonheur. « Quand je suis tombée enceinte, mon premier réflexe a été de vouloir que ma fille grandisse à la campagne. Un an plus tard, j’ai acheté ici, à Sainte-Marcelline. » Et jamais elle ne l’a regretté. « C’est du pur bonheur qu’on a vécu ici. On a tellement joué dehors, fait des pique-niques l’hiver sur le lac », se souvient Joe Bocan, nostalgique.

Baignade matinale

Chaque matin, elle plonge dans le lac, beau temps mauvais temps, jusqu’au mois de novembre. « Je vais marcher avant pour avoir chaud et j’embarque dans l’eau glacée. Je me prépare d’avance une robe de chambre et un thé chaud… il n’y a rien de mieux pour se sentir vivante. »

Marcher dans la forêt est pour elle une porte vers l’inspiration. « Ça m’apaise, ça m’inspire. Il me vient des réflexions que je n’aurais pas autrement. La nature, c’est toujours des grands bras ouverts qui t’accueillent. J’ai besoin de ce côté méditatif, je ne pourrais vivre sans ça et je ne comprends pas les gens qui n’en ont pas besoin. »

Sa maison s’ouvre sur le lac Léon, caché dans les bois de Sainte-Marcelline-de-Kildare. Crédit photo : Geneviève Quessy
Sa maison s’ouvre sur le lac Léon, caché dans les bois de Sainte-Marcelline-de-Kildare. Crédit photo : Geneviève Quessy

À la défense de la nature

Joe Bocan défend ardemment la nature. « Ça me rend très triste de voir les arbres tomber autour de nous, tout ça pour de l’argent. Le ministère de l’Environnement dort au gaz. On voit constamment des pratiques illégales qui se font au vu et au su de tous, et même si on dénonce, rien n’est fait. C’est révoltant. »

Elle déplore aussi la fin d’un silence précieux pour ses oreilles. « L’autre fois, il y avait une panne électrique. J’étais tout heureuse à l’idée d’écouter la pluie tomber, dans le noir de la nuit. Mais non! Au bout de 10 minutes, les génératrices de mes voisins ont démarré, tout autour du lac. »

« Quelle nature léguerons-nous à nos enfants? » s’inquiète l’artiste.