Politique 12 janvier 2018

Après la politique, le jardin et la vigne

SAINT-ADOLPHE-D’HOWARD — Après une vie d’engagement politique, tant au niveau du Québec que dans son village, Lisette Lapointe pourra enfin consacrer plus de temps à ses autres passions que sont l’horticulture et la viticulture.

« Je cultive quand même la vigne. Je participe aux vendanges. Je vais au vignoble le plus souvent possible », raconte Lisette Lapointe à propos de son hectare de vignes situé à Collioure, en France. Elle a contribué à mettre ce petit lopin suspendu dans la montagne en production avec son défunt mari, l’ancien premier ministre Jacques Parizeau. Le petit vignoble produit du raisin qui est vinifié par le Cellier Dominicain, une coopérative locale. « C’est mon deuxième chez-moi », affirme Lisette Lapointe, qui précise que la vue de la Méditerranée et des Pyrénées à partir de ces jardins suspendus en paliers y est splendide.

Lisette Lapointe possède un petit vignoble en France. Gracieuseté de Lisette Lapointe
Lisette Lapointe possède un petit vignoble en France. Photo gracieuseté de Lisette Lapointe

Lorsqu’elle se trouve dans son village de Saint-Adolphe-d’Howard, où elle a passé une bonne partie de son enfance et acheté une maison il y a 32 ans, la mairesse sortante adore s’occuper de son jardin de fleurs et de fines herbes. Elle y passe régulièrement quatre heures par jour pendant la belle saison. « Il n’y a rien comme la terre. Tu y plantes quelque chose et la beauté en sort », affirme l’ex-députée, qui est également une adepte du kayak depuis peu.

Paysage « gaspillé »

La militante de longue date ne se consacre pas à des activités aussi calmes depuis très longtemps. Son dernier combat n’est pas sans lien avec celui de nombreux agriculteurs aux prises avec des projets d’infrastructures publiques qui traversent leurs terres.

Lorsque La Terre l’a rencontrée, elle sortait à peine de son mandat de mairesse, où elle a mené une bataille acharnée contre le projet de ligne de transport d’Hydro-Québec qui risque de bientôt traverser et « complètement ravager » le paysage de lacs et de montagnes. « On ne peut pas continuer à gâcher des paysages au Québec », lance Lisette Lapointe, qui cite en exemple des cas similaires à L’Île-d’Orléans ou dans Charlevoix. Cela est d’autant plus difficile à comprendre pour elle que 18 km d’une autre ligne seront enfouis dans les Cantons-de-l’Est et sur 100 km au New Hampshire. La ligne qui traversera Saint-Adolphe aurait pu suivre un chemin de gravier beaucoup moins en vue que sur les flancs ou les sommets des montagnes. La mairesse a tenté sans succès de convaincre le gouvernement d’investir près de 60 M$ pour l’enfouissement, mais a obtenu l’appui des partis d’opposition. Même si les travaux d’Hydro-Québec ont commencé, des citoyens du village n’ont toujours pas jeté l’éponge.