International 28 novembre 2018

Nos exportateurs de soya disent merci à Trump, mais pas les producteurs

La guerre commerciale États-Unis–Chine semble avoir un impact somme toute limité sur les producteurs de grains du Québec, même qu’elle offre aux exportateurs de soya des opportunités sur le marché chinois.

Pour Prograin, « le timing est bon pour faire des affaires avec la Chine », confirme Marc-Olivier Girard. Cette situation permet au plus grand exportateur québécois de soya pour l’alimentation humaine d’y vendre des volumes importants de soya à identité préservée (IP) à un prix intéressant et de développer le marché chinois qui était déjà dans sa mire.

Selon plusieurs analystes consultés par La Terre, ce nouveau marché d’exportation explique en partie la vigueur de la demande locale au Québec, qui vient soutenir les prix du soya à un niveau qui se rapproche de celui de l’an dernier pour octobre et novembre. À titre d’exemple, le Système de recueil et de diffusion de l’information (SRDI) des Producteurs de grains du Québec indique que le prix de vente moyen en octobre était de 461 $/t, donc même plus élevé que celui de 458 $/t enregistré en octobre 2017.

Rappelons qu’en juin, le prix du soya américain a plongé à la suite de l’annonce de l’imposition des tarifs douaniers par la Chine. Malheureusement, les producteurs québécois qui ont décidé de vendre à ce moment-là, pensant que la situation s’aggraverait, ont été pénalisés. Impossible toutefois de quantifier les volumes concernés.

Quant aux autres grains, Jean-Philippe Gervais, économiste chez Financement agricole Canada, ne remarque aucun effet évident sur les prix de l’avoine, du blé et du maïs qui, au contraire, suit une légère courbe haussière.  

Le conflit réglé le 30 novembre?

La rencontre du 30 novembre prochain entre les présidents américain et chinois sera déterminante pour le prix de plusieurs grains. Si les dirigeants décident de mettre fin à leur conflit commercial, le prix du soya américain devrait bondir, prédit Ramzy Yelda, analyste principal chez les Producteurs de grains du Québec. Si, au contraire, les mesures protectionnistes sont maintenues, les agriculteurs américains pourraient laisser tomber le soya en 2019 pour semer davantage de maïs et de blé. Cela influencera alors le prix de ces cultures. 

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