International 12 octobre 2018

AEUMC : un groupe de travail préparera la transition

Après l’annonce de l’entente sur l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC), les représentants des gouvernements fédéral et provinciaux n’ont pas tardé à rencontrer les producteurs pour s’entretenir sur la suite des choses. À l’ordre du jour : appui à l’industrie, mise en place d’un groupe de travail et compensations.

Transition

L’AEUMC n’entrera pas en vigueur demain matin, mais à l’initiative du gouvernement fédéral, un groupe de travail composé d’agriculteurs et de transformateurs sera mis sur pied pour assurer une transition avec l’actuel Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). 

Le groupe servira à « rebâtir ce qui a été débâti », a indiqué le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre, à l’issue d’une rencontre avec le premier ministre Trudeau, le 4 octobre, pour « qu’on soit pleinement compris par le gouvernement dans le travail qu’il fera, pour ne pas qu’on aboutisse à un programme broche à foin comme le Programme d’investissement pour fermes laitières », explique le directeur adjoint des Producteurs de lait du Québec, François Dumontier.

Rencontres et compensations

Dans la semaine qui a suivi l’annonce, le ministre fédéral de l’Agriculture, Laurence MacAulay, a rencontré, quant à lui, tous les dirigeants des industries canadiennes sous gestion de l’offre. Le cabinet du ministre a signifié à La Terre son souhait « d’indemniser pleinement et équitablement les producteurs [laitiers] touchés ». Cependant, il a indiqué que « les changements à l’accès au marché des produits laitiers sont comparables à ceux consentis par les conservateurs lors des négociations sur l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste ».

De leur côté, les producteurs ont demandé au premier ministre de leur donner accès aux textes canadiens de l’Accord, puisqu’il leur est impossible pour l’instant de chiffrer les pertes laitières. « On n’a toujours pas les textes en main et il y a beaucoup de questions auxquelles on n’a pas de réponses encore », dit François Dumontier. Les agriculteurs se demandent notamment de quelle manière se fera l’abolition de la classe 7*, quels seront les critères qui détermineront concrètement le plafond des exportations et ultimement, comment limiter les dégâts. 

Québec

Les agriculteurs ont aussi tenu à rencontrer le premier ministre désigné, François Legault. « En général, M. Legault était de notre côté », a indiqué François Dumontier à l’issue de la rencontre du 4 octobre. Les mêmes points qu’avec M. Trudeau y ont été abordés, à savoir la réciprocité des normes et de l’étiquetage des produits importés, le dossier de la taxation foncière de même que les difficultés des producteurs de grains et de porcs, victimes collatérales de la guerre commerciale que livrent les États-Unis à la Chine. M. Legault semblait soucieux de voir les détails de l’entente et d’évaluer l’aide que Québec pourrait apporter aux agriculteurs pour les appuyer dans leurs démarches d’obtention de compensations « pleines et entières ».  

Avec la collaboration de Julie Mercier.

* La classe 7 permet une meilleure valorisation des solides non gras, comme les concentrés protéiques et la poudre de lait écrémé.